Attendue avec beaucoup d’impatience après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, puis renvoyée à cause de la visite d’Etat du Roi Mohamed VI dans notre pays, la démission du Gouvernement se fait toujours désirée. Et les membres de l’actuel gouvernement retiennent leur souffle. Qu’est-ce qui pourrait expliquer le retard accusé dans la constitution du nouveau gouvernement malien? La question du départ du Premier Ministre serait à l’origine de ce blocage…
Oumar Tatam Ly gardera-t-il son fauteuil de Premier ministre dans le gouvernement post-législative ? La question alimente aujourd’hui les débats dans les rouages de la mouvance présidentielle, sans laisser la moindre piste de réponse au regard de l’évolution des évènements ces derniers temps.
Certes, si l’on s’en tient au discours du président de la République à l’occasion de la présentation de vœux du PM, l’on est tenté de jurer la main sur le cœur que le banquier sera maintenu à la primature. Car, on se souvient encore. Ce jour-là, le président IBK s’adressait au chef de l’exécutif en ces termes: « Vous avez toute ma confiance ». Ces propos du locataire de Koulouba, au-delà de son caractère flatteur, valaient, pour bon nombre d’observateurs, tout leur pesant d’or, quant à sa volonté de maintenir Oumar Tatam Ly à la primature.
Mais, cela était sans compter avec les détracteurs du banquier qui usent aujourd’hui de leur lien de rapprochement avec le président de la République pour mener une campagne de dénigrement à son encontre. Toute chose qui laisserait aujourd’hui des doutes sur le choix manifeste du président pour Mr Ly. En clair, il se trouve qu’entre janvier et février, beaucoup de choses ont dû se passer entre le président et le chef du gouvernement. Mais, pour l’essentiel, cette tergiversation du président par rapport à la reconduction de Tatam Ly tirerait ses racines du désamour de son fils, Karim Keïta, pour le PM. Conséquences : Cette situation a fini par estomper l’ardeur du grand amour mais aussi la grande confiance qui existait entre les deux hommes. « Toutes ces raisons sont ahurissantes et manquent d’objectivité » nous explique une source bien introduite à la présidence. A l’en croire, cette désaffection entre Karim et Tatam Ly aurait, aujourd’hui, fini par gagner le père de Karim, qui ne serait plus en odeur de sainteté avec son Premier ministre.
Au même moment, les informations circulent avec insistance que le chef du gouvernement est mal aimé par certains responsables et élus du parti présidentiel qui le reprochent d’être trop distant des instances du Rpm, le fils d’IBK et certains barons des Tisserands exerceraient aujourd’hui une forte pression sur le locataire de Koulouba avec comme réclamation la tête du banquier.
Face à ces pressions de son entourage, le président IBK serait dans la posture de lâcher son Premier ministre. Et, des consultations seraient actuellement en cours pour choisir son successeur, selon certaines sources. Vrai ou faux ?
Youssouf Z Kéïta