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Nouveau front belliqueux du ministre de la justice: épingler Konaré, ATT et Soumaïla Cissé…

Bamako – IBK veut-il casser tous les ressorts possibles, susceptibles de l’empêcher d’être un vrai potentat ? Après la junte dont le démantèlement salué par l’opinion nationale et internationale, se poursuit, IBK aborde un virage risqué en s’en prenant, à travers son ministre de la justice, garde des Sceaux, à tous ceux dont la personnalité peut lui faire ombrage. Deux anciens présidents Alpha et ATT, mais aussi deux candidats à la dernière élection présidentielle dont son principal challenger et le chef de fil de l’opposition Soumaïla Cissé, le maire du district de Bamako Adama Sangaré et des anciens ministres sont épinglés à travers une déclaration à relent de réquisitoire du ministre de la justice Mohamed Ali Bathily.

Président république Mali SEM Ibrahim Boubacar KEITA IBK adressant Nation

 

IBK, le Président malien détient le record de la légitimité par les urnes. Il a été élu lors des scrutins de juillet et août dernier 2013, avec un taux de participation de 77 %. Le Président IBK qui ne rate pas d’occasion pour dire qu’il n’y aura pas deux capitaines dans le bateau Mali, a presque réussi à réduire la junte qui a régné pendant la transition, avec un Amadou Haya Sanogo qui tirait toutes les ficèles du pouvoir, derrière un président par intérim, Dioncounda Traoré, qui n’avait de pouvoir, en réalité que sa signature, pour sauver les apparences aux yeux de la communauté internationale.

Mais le président IBK n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. « Il tentera d’être encore plus fort, d’aller plus loin. Si la question de la junte était plus urgent, parce sous les regards de la communauté internationale, IBK qui a un penchant totalitaire du pouvoir pourrait ne pas ‘’épargner’’ ATT, qui est son prédécesseur élu, l’ancien président Alpha Oumar Konaré dont il a été le Premier ministre pendant six ans, (pour une simple question d’égo) et certains opérateurs économiques maliens, qui ne seraient pas de son bord politique », analyse un universitaire. Déjà, lors de son investiture, le Président IBK a qualifié l’ancien président Moussa Traoré (qui, en 1991, avait promis une couronne d’enfer sur la tête de ceux qui ont osé demander la démocratie pluraliste), de grand républicain, tout en passant sous silence le règne des présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.

Les récentes déclarations du ministre de la justice, Garde des Sceaux, devant les Maliens de France, réunis au foyer Adef de Montreuil, paraissent à ce titre, d’une gravité qui déconcerte le processus de réconciliation nationale et contredisent la volonté d’apaisement affichée par IBK à Mopti-Sévaré, le mardi 18 mars, lors de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo, où il a rendu hommage au président ATT. Au foyer de Montreuil, le 8 février dernier, rapporte le journal ‘’Le Sphinx’’, le ministre de la justice, Garde des Sceaux Mohamed Ali Bathily, a eu à faire des déclarations graves, dressant un énorme réquisitoire contre non seulement deux anciens présidents Alpha et ATT, mais aussi deux candidats à la dernière élection présidentielle dont son principal challenger et le chef de fil de l’opposition Soumaïla Cissé. Le maire du district Adama Sangaré et des anciens ministres n’ont pas été épargnés par les déclarations à relent de réquisitoire du ministre de la justice.

De là à croire que cette sortie du ministre traduit une velléité du nouveau pouvoir de les épingler, il n’y a qu’un pas que bien des observateurs ont allègrement franchi.

Le ministre de la justice Bathily a déclaré au foyer de Montreuil, selon le Sphinx, que « c’est Alpha Oumar Konaré, qui a donné les noms des Abdoul Karim Camara dit Cabral à la police. Dans le rapport, c’est écrit que c’est Alpha qui a dénoncé les Cabral à la Police. Ce n’est pas Moussa Traoré. La liste des étudiants qui dirigeaient l’Uneem (Union des élèves et étudiants du Mali) a été remise à la Police du 1er arrondissement de Bamako, plus précisément au Commissaire Jean qui l’a révélé et qui a dit dans son rapport général : « à la demande du ministre de la jeunesse et des sports, Alpha Oumar Konaré, nous avons arrêté les étudiants dont les noms suivent … pour permettre qu’ils installent, à la place des comités Uneem, des comités Unjm dans les établissements scolaire et universitaires ».

En mars 1980, le jeune leader estudiantin Abdoul Karim Camara dit Cabral a été arrêté et a succombé sous la torture, le 17 mars, une date devenue symbolique dans la marche du Mali vers la démocratie. Alpha Oumar Konaré a été le premier président élu de la démocratie pluraliste. En citant son nom dans le dossier du leader estudiantin assassiné, la volonté de nuire est très claire de la part du ministre de la justice Mohamed Ali Bathily, qui fait fi de la présomption d’innocence qui est un principe général du droit, et du devoir de réserve qui sied à un ministre de la justice.

Le ministre poursuit par les accusations contre ATT, qui serait « passible de poursuite pour haute trahison », pour avoir laissé les rebelles s’installer, développer une piste d’aviation, fait atterrir des armes et de la drogue pour nous combattre. « Il ne devrait pas mourir sans s’expliquer », selon le ministre, qui cite des collaborateurs d’ATT, Bani Kanté, accusé de trafic de drogue, le Général Hamidou Sissoko dit Man, chef d’état major particulier du président ATT, accusé de trafiquant d’armes au profit des rebelles. Le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, est accusé de malversation foncière.

Le droit des travailleurs compressés, 56 milliards payés alors que Soumaïla Cissé était ministre des Finances d’Alpha Oumar Konaré, est à la base de la fortune de ce challenger d’IBK (au deuxième tour de l’élection présidentielle et aujourd’hui chef de file de l’opposition à l’Assemblée nationale). Il a été demandé aux travailleurs compressés de renoncer à 40 % de leurs droits pour qu’ils puissent être payés. Ce qui a été fait et une circulaire du ministre Soumaïla Cissé l’a institué, selon Mohamed Ali Bathily, rapporte le Sphinx.

Par ailleurs, selon ces déclarations du ministre Bathily, sous ATT, des permis de recherche et d’exploitation de l’uranium ont été vendus par le ministre des Finances Abou Bakar Traoré (du PDES, parti des amis d’ATT) et le Directeur général de la géologie et des Mines Dramane Dembélé (candidat malheureux de l’Adema à la présidentielle) à 17 milliards de FCFa dont 6 pour Dramane Dembélé. Affaire à suivre.

Boukary Daou

Source: KOACI

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