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Notre époque : LES «MARIAGES BLANCS» DES BAMAKOIS !

Ils ressemblent aux couples ordinaires, cependant tout n’est que mensonge et dépravation de mœurs

Bamako, « la Cité des trois caïmans » n’échappe pas à l’évolution du temps. « L’air du temps » ne change-t-il pas au moment où chaque génération de nos enfants arrive à maturité ? Ce changement nécessaire au développement du pays a des conséquences graves sur la marche de la société. La jeune génération au nom decette modernité fait fie de nos coutumes, traditions et mœurs.

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Du coup tout ce qui n’était pas toléré dans un passé récent devient acceptable et défendable aujourd’hui au nom du progrès social. Des actes condamnables autrefois, synonymes de honte, d’humiliation, sous le soleil de nos jours, sont devenus source de fierté. Dans notre pays les traditions et la décence sociales empêchaient les amants de vivre ensemble quelque part jour et nuit, au vu et au su de toute la communauté, en dehors du lien sacré du mariage. Le concubinage était banni.

« C’est abominable ce qui ce passe. J’hallucine ou quoi », s’interroge la vieille Rokia toute étonnée. Il y a de quoi ! La vieille se croit dans un autre monde. Elle a certainement pensé à cette époque où une femme se doit de garder sa virginité jusqu’au mariage au risque d’être bannie de sa communauté. Ce temps est hélas révolu ! La dépravation des mœurs prend de l’ampleur dans notre pays. De plus en plus, des pratiques indécentes contraires à nos coutumes et réalités se multiplient dans notre pays. Même les villages sont concernés.

Présentement, dans la « Cité des trois caïmans », un phénomène social nouveau est à la mode : la prostitution moderne. Les jeunes filles avides d’argent ne cessent de développer des stratégies pour tromper la vigilance des parents et des communautés. Ces épicuriennes, sans vergogne, sont issues souvent de familles respectueuses des valeurs ancestrales. Elles camouflent leurs pratiques non catholiques en usant de subterfuges.

Dans cette même rubrique nous avons parlé des jeunes étudiantes qui placent leurs contacts et leurs photos dans les hôtels « chics » de la capitale. Une nouvelle race des délurées tapissent tranquillement dans les bars et les coins chauds de la capitale. Elles vendent leur service aux âmes en peine qui recherchent de la bonne compagnie. Mais le risque est grand de se faire surprendre par des personnes qui les connaissent. Actuellement pour vendre leurs charmes en toute sécurité, plusieurs célibataires ont décidé de quitter le carcan familial. Quelle solution pour satisfaire ce besoin d’indépendance ?

Organiser des fiançailles dans les règles de l’art. Au Mali malgré la dépravation des mœurs la société voit toujours d’un mauvais œil une fille célibataire vivre seule en dehors de la famille paternelle. Pour faire taire les mauvaises langues et tromper davantage les parents et les proches, certaines Bamakoises économisent le montant de la dote, organisent des fiançailles dans les règles de l’art, mais sans valeur sacrée. Le fiancé et la fiancée jouent. Les deux complices traitent une belle affaire. Dans certains cas, le faux fiancé gagne de l’argent. La fausse fiancée recouvre sa liberté. Elle échappera bientôt aux contraintes de la famille paternelle. Les amazones de la nouvelle nuance de l’émancipation féminine célèbrent le mariage religieux. Elles quittent la famille paternelle l’esprit et le cœur en paix auréolées de la couronne blanche de la femme mariée.

Dans ce dessein, elles sont toujours aidées soit par un copain, soit par un concubin. « Il y aura toujours quelqu’un pour t’aider et même financer ton plan machiavélique. Malheureuse-ment d’une manière ou d’une autre tu te retrouveras seule et dans des problèmes » explique Fifi. L’élégante Fifi âgée seulement de 25 ans a quitté ses parents il y a trois ans. Elle était tombée sur un Malien qui vit en France. Cette pratique qui galvaude l’union sacrée prend de l’ampleur à Bamako. Les adeptes de la nuance malienne «du mariage blanc» évoluent en réseau.

Le Malien de France voulait passer un bon séjour au bercail. Il sollicitera le service de la ravissante Fifi. L’élue ne pouvait pas satisfaire les exigences de son soupirant de marque. Elle a été conseillée par son réseau. La solution était de vivre hors de sa famille. Elle a proposé la démarche à suivre à son futur compagnon et le tour fut joué. Fifi continue son récit : « Au bout d’un mois j’ai organisé mes fiançailles et mon mariage religieux. J’avais convaincu mes parents que mon mari arrivera de France pour célébrer le mariage civil. Tout le monde s’attendait à mon prochain départ de la famille ».

Quelques mois plus tard, « le mari » a atterri à Bamako. Comme prévu il a joué correctement son rôle de futur bon gendre. Même si le mariage civil n’avait pas été célébré, les parents accéderont à la demande du « mari ». La fiancée Fifi sera conduite et installée par ses mères dans une grande villa à l’ACI 2000. C’était parti pour trois mois de vie commune entre Fifi et « son fiancé ». Tout se passera à merveille jusqu’au départ du Malien de France.

Mais Fifi n’entendait plus retourner vivre dans la famille paternelle. Elle décida de tout faire pour leurrer ses parents. Elle avoue sans état d’âme ce qui suit : « j’avais goutté aux délices de la liberté. Je ne pouvais plus faire machine arrière. Il me fallait juste trouver un autre pigeon qui prendrait le relai pour payer l’appartement à 250 mille francs CFA par mois ». Comme les temps sont durs à Bamako, crise financière oblige, Fifi trustera les amants. Elle a justifié son comportement déviant en ces termes : « le luxe à un prix. Je ne devais plus retourner vivre chez mes parents pour ne pas être la risée de mes sœurs, cousines, et proches ».

Basculer dans la prostitution. L’élégante en s’entêtant de vivre dans l’illusion du « mariage blanc » va basculer dans la prostitution. Son réconfort était qu’aux yeux de la société, de ses parents, elle était mariée. « Mes parents ignoraient ce qui se passait dans ma vie. Seules quelques amies étaient au courant du calvaire que je vivais pour payer mon loyer et les factures , m’entretenir comme il faut, et surtout faire face aux besoins de mes parents », lamente-elle. Dans sa dérive, il arrivait à notre interlocutrice de contracter des dettes auprès d’hommes riches qu’elle remboursait en « nature » en invitant ses créanciers dans son lit. La méthode n’était pas bonne. Fifi sera criblée de dettes. Elle se retrouvera un jour à la police. Et la famille découvrira le pot aux roses. La vie indécente que Fifi menait alimentera longtemps les rumeurs dans les grins de son quartier.

La sanction divine avait-elle frappé Fifi ? La mégapole de Bamako, miroir aux allouettes pullulent de beautés qui rêvent de vie luxueuse les yeux ouverts. La mondaine « Gafou » nous narre son aventure qui se terminera mal. Tout commencera lorsque ses fiançailles seront cassées pour infidélité. Ce premier fiancé était un adulte riche. Pour mieux séduire sa jeune dulcinée, il n’avait pas hésité à mettre le paquet. Il offrait des voyages en Afrique, en Europe. Issue d’une famille pauvre Gafou était désormais à l’abri des besoins.

Le seul péché qu’elle commettra a été de se faire surprendre par son généreux fiancé quand elle était au lit avec son copain qui avait été présenté « au pigeon »comme un cousin. Le rêve de luxe de Gafou s’évapora. Elle devait recommencer à vivre dans la précarité et la misère. Elle basculera comme Fifi dans la prostitution. Actuellement elle vit en concubinage avec un homme blanc dans une villa louée et multiplie les voyages à l’étranger.

Mais Gafou est de plus en plus inquiète. Aura-t-elle une fin heureuse ? Elle n’arrive pas à économiser ou investir de l’argent dans les affaires juteuses. Elle n’arrête pas de se poser cette question : « Que dois je faire pour sortir de cette vie honorablement ?» En attendant de trouver des réponses satisfaisantes, Gafou n’arrête pas de se culpabiliser. Elle désire ardemment avoir un enfant, qui dit-elle, prendra soin d’elle dans ses vieux jours. Elle a conclu la tête baisse par ces propos, la gorge nouée par l’émotion : « mais Dieu refuse de m’offrir la joie de procréer. Peut être que c’est mieux ainsi. Quel genre de mère je serai ? »

Les élégantes ! Il faut savoir raison garder ! Ne forcez jamais la chance pour vivre dans le luxe. La décente aux enfers suivra tôt ou tard.

M. A. Traoré

 

Source: Essor

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