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Nord – Mali : Nicolas Sarkozy prêt à récidiver

Dans une émission de Radio France Internationale, dirigée par Christophe Boisbouvier et intitulée : «Juppé, Sarkozy et la politique africaine de la France», l’ancien président français, Monsieur Nicolas Sarkozy, n’a rien regretté de ses actes posés dans notre pays et dans la région du Sahel. M. Sarkozy campe toujours sur sa position dans la «question touarègue» qui l’avait poussé à créer «le mouvement national de l’Azawad capable de lutter contre AQMI». M. Nicolas Sarkozy est toujours pour un état touareg à l’intérieur de la République du Mali.

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A la question posée par le journaliste de RFI à savoir: «Mais quelle solution ? Il a répondu qu’il n’y en a qu’une seule. Cela passe par un gouvernement fort à Bamako. Quand je dis fort, comprenez-moi bien : légitime, et qui est assez fort pour discuter avec les Touaregs de la réconciliation indispensable entre les Touaregs et le pouvoir central au Mali.

Pourquoi je vous dis ça ? Parce que les seuls qui, sur le long terme, sont capables d’éviter les infiltrations de terroristes dans le Sahel, ce sont les Touaregs et c’est personne d’autre. Et ça passera forcément à un moment où à un autre par une discussion entre les Touaregs et le gouvernement central de Bamako. Je ne veux pas la qualifier, même si j’ai une idée, parce que ce n’est pas à moi de porter un jugement là-dessus».

Quelles discussions, M. Sarkozy veut dire ici ? Des discussions portant sur une autonomie ou une indépendance totale de l’Azawad ? Mais, M. Sarkozy oublie que depuis janvier 2012, ce sont les Touaregs qui occupent cette région dont il parle. Et pourtant, il y a toujours des incursions de ce qu’il appelle «erroristes» au Mali et dans la région du Sahel.

Leur dernière attaque est celle de Tazalit au Niger dans la journée du jeudi 6 octobre 2016.Tous les recoupements indiquent que les assaillants sont des Touaregs.

C’est M. Sarkozy en personne qui avait créé le MNLA et il avait donné l’assurance à ses leaders touaregs, l’octroi de leur indépendance.

Quand Nicolas Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères reconnaissent à l’époque des faits, qu’ils avaient reçu les leaders du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à l’Elysée quand il en était le locataire ; ils oublient au même moment qu’il y avait un locataire à Koulouba, nommé général Amadou Toumani Touré, réélu en avril 2007 par les Maliens et qui est un ami de M. Sarkozy. Son ami ATT a été l’artisan de la libération de son compatriote, Pierre Camatte (espion français enlevé le 26 novembre 2009 dans un hôtel à Ménaka par des éléments touaregs et vendu par ces derniers à AQMI).

A la libération de Camatte (une affaire personnelle de M. Nicolas Sarkozy), M. Sarkozy était venu personnellement remercier son ami ATT ici à Bamako. C’est le même Sarkozy qui avait contribué à la chute du général-président ATT.

L’histoire a donné raison à l’ancien Premier ministre conservatrice britannique, Margaret Thatcher, qui avait dit ceci : «Si tu as un ami comme la France, il ne faut plus aller chercher ton ennemi ailleurs car c’est elle ton ennemi. La France est à la fois ton amie et ton ennemie» En reprenant les propos de M. Sarkozy, il faut «un gouvernement légitime et fort pour discuter avec les Touaregs…». Cela veut dire que le gouvernement du général ATT n’était ni fort, ni légitime. C’est le même cas pour celui du président IBK élu à plus de 77%.

En fait, les maliens doivent comprendre une chose, ces pays européens et particulièrement la France, ont fait de notre pays, leur marchandise. Ils veulent décider de notre destin sans nous consulter. Ce qui se passe aujourd’hui sur le continent africain est plus grave que pendant les premières heures du colonialisme européen où la majorité des peuples africains étaient analphabètes. Les seuls leaders africains (l’Almamy Samory Touré, Babemba Traoré,…) qui avaient compris le danger de l’occupation coloniale, étaient peu compris des Africains.

Que les Africains comprennent une chose : les Français veulent toujours légaliser leur intervention en Afrique en passant par le mandat de l’ONU.

Que les Africains comprennent une chose, la France veut réoccuper toutes ces anciennes colonies qu’elle n’a jamais voulu quitter et elle est toujours sous une forme de néocolonialisme. La réponse de M. Nicolas Sarkozy est claire quant aux questions posées à lui :

– «RFI : La libération du Nord Mali qui était aux mains des jihadistes, est-ce que c’est un succès de la politique africaine de François Hollande ?

Sarkozy : Comme toujours, ce sont des sujets que vous connaissez aussi bien que moi et qui sont très complexes. On ne peut pas répondre par «oui» ou par «non». Fallait-il empêcher que Bamako tombe ? La réponse est oui. Et de ce point de vue, c’est un succès. Il est incontestable qu’il fallait l’empêcher.

– RFI : Vous auriez fait la même chose ?

Sarkozy : Je n’étais pas en situation, mais non seulement ça ne me choque pas, mais je suis pour. Je suis pour un certain nombre de raisons, et notamment quand on connaît l’importance stratégique du Mali en Afrique. Le Mali, pardon je le dis sur les antennes de RFI parce qu’on connaît bien cela, ce n’est pas un pays tout à fait comme les autres -je ne veux pas porter de jugement sur les autres. Ça a été un empire. Il n’y a pas beaucoup de pays qu’il y a quelques siècles ont été un empire. Il y a une importance stratégique. Le Sahel sans le Mali, ça n’existe pas. Deuxième élément : fallait-il intervenir alors même qu’il n’y avait aucun gouvernement démocratique…».

Ce que M. Nicolas Sarkozy ne veut pas dire et ne veut pas entendre, cette situation du Mali, c’est lui qui l’a créée avec la complicité de ses maîtres américains qui ont été jusqu’à former des unités spéciales au sein de l’armée malienne uniquement composées de Touaregs. Les éléments de ces unités ont déserté l’armée malienne avec armes et bagages. Les éléments de ces unités spéciales et les autres éléments des autres unités sont plus de milles touaregs qui avaient déserté l’armée malienne.

M. Sarkozy parle de la présence d’un gouvernement légitime pour intervenir ; mais en Centrafrique, il n’y avait pas un gouvernement légitime et pourtant les troupes françaises étaient intervenues pour aboutir à leur objectif principal : une élimination éthnomusulmane. Les musulmans centrafricains ont été désarmés et jetés dans les mains de leurs ennemis : les animistes et chrétiens centrafricains qui les ont massacrés.

Même si le Mali occupe une situation stratégique en Afrique de l’Ouest, il n’est pas une marchandise de la France. Si la France doit aider un gouvernement légitime, elle devait aider le gouvernement d’ATT. Mais, en fait, M. Nicolas Sarkozy et son gouvernement avaient un autre agenda : la création de la république de l’azawad.

Le professeur Dioncounda Traoré, était le président de l’Assemblée nationale du Mali, après les 45 jours d’intérim prévus par la constitution du Mali, a été investi président intérimaire du Mali par la CEDEAO, il n’est pas moins que Catherine Samba Panza de Centrafrique.

Quand les troupes françaises intervenaient au Mali, les Touaregs du MNLA étaient où ? Et pourtant, le groupe Ansardine était à majorité touareg. Ce groupe était à Kidal et à Tombouctou, associé à AQMI d’Abou Zeid.

M. Nicolas Sarkozy ne connaît que du mensonge et de l’arrogance. Il a toujours méprisé les peuples africains. Quand il quittait l’Elysée, en mai 2012, il sait ce qu’il avait dit à son remplaçant, M. François Hollande sur le dossier «Nord Mali».

Les Maliens doivent comprendre une chose, la France est moins dangereuse que ses secondes mains qui sont des Maliens et qui sont parmi nous. Les secondes mains de la France parmi nous sont plus dangereuses qu’elle. Un vieux songhaï avait dit à son petit-fils, l’hypocrite, l’imposteur, même si le fleuve vous sépare, il ne faut pas dire que ça ne te regarde pas. Là où il se trouve, vous avez un problème.

Dans la tête de plusieurs cadres maliens et de leurs apprentis, le Mali ne peut pas bouger sans la France. Il faut être un infirme intellectuel pour penser de cette manière. La France a plus besoin de nous qu’on n’en a besoin d’elle. Cette France-là, n’est pas indispensable pour le Mali et son peuple. Elle est d’ailleurs la source de plusieurs de nos malheurs. Elle n’est pas là pour faire gagner ou faire avancer le Mali. Elle est là pour enfoncer le Mali. Elle veut l’avoir dans sa main comme une propriété.

La France est là pour les intérêts des lobbies  français et c’est ça le sens de cette phrase de M. Nicolas Sarkozy : «Il y a une importance stratégique. Le Sahel sans le Mali, ça n’existe pas».

Nous disons que la réponse du parti au pouvoir au Tchad à M. Nicolas Sarkozy n’a pas été à la hauteur. Au lieu de dire que M. Nicolas Sarkozy doit regretter ses actes, il faut dire que M. Nicolas Sarkozy doit répondre devant la CPI pour crimes contre l’humanité. C’est lui qui a mis tout le Sahel en lambeaux.

Aujourd’hui, les mêmes Touaregs qu’il prétend défendre sont devenus des réfugiés ailleurs et dans leur propre pays, plus de quatre ans leurs enfants ne vont pas à l’école et le désastre qu’il a causé en Libye.

Les Occidentaux n’ont ni mémoire, ni morale quand ils parlent de la situation à Alep en Syrie. Pour venir à bout du président irakien Saddam Hussein, ce sont des milliers d’enfants irakiens qui ont été tués, mutilés, etc. Les différentes batailles de Falloujah, de Tikrit et la bataille de Mossoul qui s’annonce bientôt, sont des crimes contre l’humanité qui ne sont pas moins que ce qui se passe à Alep aujourd’hui.

Maliens, réveillez-vous ! La politique française dans le monde, c’est un  danger pour l’existence humaine.

Yacouba ALIOU

Source: L’Inter de Bamako

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