La découverte de 12 tonnes de nitrate d’ammonium, il y a quelques semaines, s’ajoute à d’autres trouvailles inquiétantes dans le nord du Mali. Des soldats tchadiens et français ont découvert et détruit près de six tonnes d’explosifs et des grenades, selon la Minusma.
Ces découvertes sont inquiétantes d’autant plus que des indices indiquent l’existence d’un réseau de détournement d’explosifs de la société AEL basée au Ghana, ce qui pourrait mettre en danger la sous région Ouest africaine.
En attendant la fin des enquêtes, tout semble indiquer que les terroristes détournent des produits de la société AEL West Africa, une entreprise qui s’est d’abord implantée au Ghana. Cette société qui a une filiale au Mali fournit des explosifs aux sociétés minières dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest: Mali, Ghana, Burkina Faso et le Nigeria.
Les explosifs qui sont commercialisés peuvent être utilisés dans la fabrication de bombes artisanales. Sur des fûts contenant du nitrate d’ammonium découverts au nord du Mali se trouve inscrit le sigle AEL, indice que certains enquêteurs considèrent comme un possible lien vers la société basée au Ghana.
Les 28 et 29 décembre, le bataillon tchadien de la Minusma et son détachement de liaison et d’appui (DLA) de la force (française) Serval ont mis à jour deux importantes caches d’armes et de munitions situées à environ 150 km au sud-ouest de Tessalit, localité située près de la frontière entre le Mali et l’Algérie, selon un communiqué de la Minusma.
Cette découverte a permis la destruction de 5,7 tonnes de nitrate d’ammonium, un élément chimique utilisé dans la fabrication d’explosifs. Egalement, une quarantaine de grenades était trouvée sur les lieux, indique la Minusma.
Un nouveau coup sévère aux ressources des groupes terroristes alliés à Al-Qaïda. C’est en effet la deuxième plus importante découverte d’explosifs cette année au Mali, selon la Minusma.
Mais ces découvertes constituent une source d’inquiétude d’autant plus qu’un réseau sous-régional de trafic semble être derrière ces composés d’explosif.
Même si les djihadistes ont été affaiblis par les interventions internationales, ils sont toujours actifs dans les régions du nord où ils mènent notamment des attentats-suicide dont le dernier en date, le 19 décembre a tué deux casques bleus sénégalais à Kidal.
Des soldats français avaient en septembre dernier découvert et détruit un véhicule contenant près d’une tonne d’explosifs garé dans une forêt à plus de 100 km à l’ouest d’Anéfis, localité entre Gao et Kidal.
Les militaires français ont découvert avaient d’importants explosifs et des bombes lors d’une patrouille à la sortie de la ville de Kidal, dans un bâtiment du PAM, mais ces explosifs ont été détruits et les bombes désamorcées. «Les déflagrations nous ont fait penser à un attentat, mais tel n’est pas le cas. Car personne n’a rien. Il n’y a eu aucun dégât, aucune perte en vie humaine », avait déclaré une source locale.
Dans la foulée de ces découvertes d’explosifs, des actes de violence sont signalés dans plusieurs parties des régions nord du pays sont revendiqués par les djihadistes dont un attentat suicide survenu à Tombouctou. Peu avant cela, des individus ont jeté deux grenades sur des militaires maliens, qui assuraient la garde devant la banque malienne de solidarité dans la ville de Kidal.
Soumaïla T. Diarra
Source: L’Aube
