Une année après la signature de l’accord de paix issu des pourparlers d’Alger, la crise qui a éclaté en 2012 au Mali continue d’éprouver les populations du Nord et Centre du Mali. Des manifestations ont eu lieu, le mois dernier, à Kidal et à Gao pour réclamer de l’eau potable. Selon Ocha Mali, aujourd’hui, près de 635 000 personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans les régions du Nord et du Centre du Mali qui ont été touchées par la crise. Et cela au moment où un accord tripartite entre la Mauritanie, le Mali et le HCR a été signé à Nouakchott pour un retour volontaire des réfugiés au Mali. Des manifestations
D’après le dernier bulletin humanitaire d’avril-mai 2016 du bureau de la coordination humanitaire (OCHA Mali) publié en ce mois de juin 2016, des besoins de réhabilitation des infrastructures hydrauliques dans le Nord du Mali ainsi que nouvelles réalisations de points d’eau, surtout dans les régions de Gao et Kidal se posent avec acuité. Et d’importants besoins en eau sont notés au Sud où les régions de Ségou et Koulikoro présentent aussi de faibles taux d’accès à l’eau. « Près de 635 000 personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans les régions du Nord et du Centre du Mali qui ont été touchées par la crise, d’après les estimations du Cluster Eau Hygiène et Assainissement (EHA). A cela s’ajoute un besoin alimentaire accru touchant plus de 3 millions de personnes. », selon OCHA Mali qui indique que seulement 86% et 59% des points d’eau sont fonctionnels à Tombouctou et Gao. « Le taux d’accès à l’eau dans les régions du Nord en termes de quantité et qualité de l’eau consommée ainsi qu’en terme de distance moyenne à parcourir pour y avoir accès est en dessous de la moyenne nationale de 65,6%. »
Cette pénurie d’eau dans le Nord du Mali, selon le Cluster Eau Hygiène et Assainissement (EHA) d’OCHA, est à la fois liée aux conséquences du conflit et de l’insécurité et à des facteurs naturels et structurels.
Les populations du Nord du Mali vivent très mal cette situation. A Gao, l’une des plus grandes villes du Nord, les habitants ont manifesté dans les rues, le mois dernier, pour dénoncer la pénurie d’eau potable. Idem à Kidal où les populations réclament le retour des services sociaux de base dans la région.
Ce manque d’eau risque de compliquer le retour des réfugiés maliens chez eux. Surtout que la Mauritanie, le Mali et le Haut-commissariat aux réfugiés ont signé à Nouakchott, le jeudi juin 2016, un accord tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens dans leur pays. Et même s’il n’est pas, pour l’instant, question de retours massifs volontaires à cause de la situation instable au Nord du Mali, ils sont, depuis janvier, 1500 réfugiés maliens à rentrer au Mali, selon le HCR.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain