A la faveur de la tenue de leur toute première conférence internationale sur la sécurité communautaire du 22 au 24 décembre 2016, la communauté noire Kel-Tamasheq(CNTK) a sorti ses muscles contre les autorités actuelles qui ont d’ailleurs boudé la rencontre. Excédée, cette importante communauté essentiellement composée de Tamasheqs noirs (Touaregs noirs) qui se sent marginalisée, menace de prendre les armes pour se faire entendre.
En effet, la communauté noire Kel-Tamasheq ne cache pas qu’elle a une dent contre l’Etat qui, selon elle, donne l’impression de faire la politique de deux poids deux mesures face aux fils d’un même pays : « moi, je suppose que l’Etat a d’autres idées, peut-être qu’on n’est pas important », regrette Aboubacrine Mahamane Cissé, président de la CNKT . Généralement l’Etat, poursuit-il, quand on parle des Touaregs, on pense que certains de la communauté noire des Tamasheq ne sont pas inclus. Et le président Cissé d’ajouter : « nous demandons au gouvernement de rester à équidistance des différentes communautés du nord du Mali. Nous sommes des Maliens. Nous pensons que cette frange communautaire doit vraiment être plus visible.
La CNKT n’a pas manqué également d’informer l’Etat qu’elle n’accepte plus les stéréotypes négatifs et dégradants comme « Bella », le plus souvent prononcés par les autres communautés à son égard, et laisse entendre qu’elle doit être respectée dans sa dignité en tant qu’une entité de la Nation malienne.
«Si l’Etat continue de nous considérer comme des moins que rien, nous allons nous rebeller et prendre des armes pour nous faire entendre. Puisque l’Etat actuel donne l’impression que si on ne prend pas des armes, on n’est pas considérer», fulmine le président Cissé.
Et pour le retour de la quiétude dans le septentrion, la CNKT veut une place au même titre que les autres communautés dans le processus de paix : « Nous voulons parler, nous prononcer par rapport à l’Azawad ; nous voulons faire des propositions par rapport aux stigmatisations, par rapport à l’esclavage ».
Soulignons que la première édition de la conférence internationale sur « la sécurité communautaire » avait pour but, de rappeler à l’Etat malien que le peuple kel tamasheq dans son ensemble est composé des communautés noire et blanche. Et par ailleurs la CNKT qui n’a pas manqué de recommander à l’Etat Malien de tenir compte de cette spécificité dans sa politique de gouvernance, a déploré l’absence des autorités à leur conférence qui avaient pourtant accepté de parrainer l’évènement.
Bs Alassane
Source : Le Démocrate
