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Nord du Mali : Les non-dits du cessez-le-feu à Kidal

Inédit ! C’est la branche militaire des groupes armés qui a signé l’accord de cessez-le-feu. Une façon de mettre en minorité les acteurs de l’accord de Ouagadougou de plus en plus désavoués par les hommes de terrain.

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L’accord de cessez-le-feu obtenu par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, après les combats meurtriers entre l’armée malienne et les troupes rebelles, jihadistes et terroristes le 21 mai à Kidal n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Mieux, son contenu reste flou et comporte de véritables obstacles pour empêcher l’Etat malien d’avoir le monopole de la situation.

Au moment où le médiateur qui s’est, en quelque sorte, auto désigné faisait son entrée à Kidal, des milliers de combattants de la communauté berabich ont quitté son pays, la Mauritanie, pour rallier le Nord-Mali et une bonne partie à Kidal.

Ce qui cache mal des mystères, notamment le fait que ces combattants armés jusqu’aux dents vont être reversés dans les rangs du MNLA, du MAA et d’autres groupes armés. L’objectif en est que ces hommes armés vont être cantonnés et bénéficieront des avantages au moment venu.

En tout état de cause, la gestion des milliers de combattants arabes qui ont élu domicile en Mauritanie est lourde de conséquences pour Mohamed Abdel Aziz. Ainsi, lors de sa rencontre avec les différents groupes armés, il a été question de préparer le cantonnement qui ne concernera que les combattants de nationalité malienne. D’où, la signature de trois entités, le MNLA, le HCUA et le MAA.

En réalité, si les groupes armés ont osé ouvrir le feu, c’est parce qu’il y avait une complicité au sein des pays voisins d’où sont venus les renforts. Autre aspect non moins important à signaler, c’est l’implication directe de la branche dite armée des groupes armés. Ce qui démontre que la question a plus une connotation militaire que politique. Et c’est à ce niveau que réside tout le danger.

Dissension ou diversion !
Selon plusieurs sources, il y a un véritable climat de suspicions entre les responsables des différents groupes armés. C’est entre,  notamment, ceux qui se présentent comme politiques et ceux qui se réclament hommes de terrain. Le constat est qu’il y a une incohérence dans les prises de position et décisions entre les hommes qui sont dans la région de Kidal et les leaders Bilal Ag Achérif, Mohamed Djeri, Moussa Ag Assarid et la bande à Mohamed Ag Najim (considéré comme chef des opérations militaires).

Ag Najim a la caution des hommes et peut compter sur d’autres éléments proches d’Iyad Ag Ghaly. Au regard de son influence et de son emprise directe sur les éléments, c’est lui qui a été démarché par le président mauritanien pour signer et garantir le cessez-le-feu. Sans broncher, l’implication d’Ag Najim constitue un désaveu pour les responsables politiques du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Au sein du MNLA, certains ont le sentiment que Bilal Ag Achérif les utilise comme fonds de commerce. D’autres jurent la main sur le cœur qu’il a eu beaucoup d’argent au sortir de son audience chez le roi Mohammed VI du Maroc. Sans oublier le soutien qu’apportaient d’autres bailleurs du mouvement touareg basés en Arabie saoudite et dans d’autres pays du Golfe, entre autres.

Au  regard de ces faits, le médiateur Mohamed Ould Abdel Aziz ne pouvait avoir mieux comme interlocuteur que les hommes armés. Donc, au détriment des autres responsables du MNLA qui sont désormais en déphasage avec la base dans l’Adrar des Ifoghas. Et c’est là où réside le soulagement des autorités du Mali qui ont accueilli favorablement l’accord de cessez-le-feu.

De ce fait, désormais, c’est plutôt avec la branche armée du MNLA et des autres groupes qu’il faut compter pour parvenir à une solution définitive de la crise. C’est une option qui permettra sans nul doute de mettre Ouagadougou en position de faiblesse. Du moins, avant le dernier mot de l’aile politique. Bien sûr, si celle-ci en a.

Nous y reviendrons

Alpha Mahamane Cissé

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau
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