Le nord du Mali est en proie des attaques terroristes qui coûtent énormément aux forces républicaines (FAMAa) et internationales (MINUSMA-BARKHANE). Aucune semaine ne passe sans entendre parler de morts et de matériels emportés ou détruits. Ces terroristes où sont-ils ? Pourquoi pendant tout ce temps, les forces déployées pour les traquer ont du mal à mener leur mission à hauteur de souhait ?
En marge de ces interrogations restées sans réponse jusqu’à présent, l’Etat malien et ses alliés semblent prendre conscience d’un fait. Il s’agit bien de la problématique des groupes armés qui ont décidé de rallier le camp du Mali suite à la signature d’un accord. Ces groupes, l’armée malienne et les forces internationales, dans un processus bien détaillé sur papier, devraient faire face, ensemble, aux menaces terroristes. Mais la stratégie a l’odeur d’un œuf pourri. Rien ne va. Les choses vont de mal en pis. Dans la cacophonie totale, ils se déstabilisent et laissent le champ aux ennemis de la paix de frapper à tout moment et quand ils veulent. Nos FAMa et les forces internationales sont leurs cibles. Et à chaque tentative, ils font des victimes. Au même moment, du côté des groupes armés, ils se tapent dessus. Ils sont aussi entrés dans une guerre de positionnement entre eux au nord du Mali.
Ce premier échec par du fait que le processus défini dans l’accord n’a pas été respecté. Sans Désarmement, L’étape du MOC a été enclenchée. Et tous les groupes, partie intégrante du processus, sont restés des menaces face au régime. Quand des décisions ne les arrangent pas, ils tapent du poing sur la table et l’Etat malien fléchit.
Le MOC a enregistré pas mal de morts à l’intérieur même du camp à Gao. Et au lieu de rassurer la population de Gao, il est source de peur, de perversion et de tentation de la jeunesse à emprunter le chemin tordu et se remonter un jour contre l’Etat. A Gao, l’espoir n’est plus. ‘’Le MOC, il est à l’agonie’’, estiment beaucoup d’observateurs. Pour preuve au lieu de créer la cohésion, il est source de division, de climat de méfiance. Dans la ville, l’on voit des éléments du MOC en rang dispersé selon les identités communautaires. Ces mêmes hommes, enlèvent des véhicules du MOC, braquent des paisibles citoyens dans la ville.
L’Etat n’a toujours pas réagi face à cette situation inquiétante qui menace de basculer la vaillante ville de GAO ; une ville qui s’est battue contre les forces du mal et était opposée à l’entrée des éléments jugés mal propres sur son territoire, dans le processus du MOC, car jugés responsables des tortures et autres malheurs vécus par les populations de Gao et par-delà le peuple du nord du Mali.
La semaine dernière, les responsables chargés de la commission du DDR annonçaient le démarrage de son opération à partir du 15 mai c’est-à-dire aujourd’hui. L’optimisme se lisait dans leurs propos car selon eux, des groupes armés ont déjà libéré des bâtiments de l’Etat qu’ils occupaient et sont prêts à rendre les armes dans le strict respect des engagements signés entre les parties dans l’accord de paix.
La réussite, elle est incertaine pour le moment au regard du climat qui fait loi au nord du Mali. Les terroristes sont une véritable menace. Et quand les rebelles ont choisi de couper le pont avec Iyad, cela a été suivi par un ton dur entre les deux parties qui se regardent en chien de faïence. S’ils laissent les armes, c’est comme ils sont sans défense, et s’exposeront aux menaces de Iyad et alliés. Le trio groupes armés, FAMa et force internationales ne pèsera pas face aux terroristes et les actes sur le terrain en témoignent déjà. Ces forces sont dans le besoin car mal équipées. Elles ont toujours alerté mais le conseil de sécurité de l’ONU a du mal à mobiliser les fonds nécessaires pour faire face aux conditions critiques sur le terrain et qui est en passe de faire échouer des années d’investissement au nord du Mali pour faire face à la lutte contre le terrorisme et ramener la stabilité. L’échec dans la lutte contre le terrorisme se précise.
Les groupes armés auront certainement d’autres réserves à respecter la consigne comme indiquée et acceptée. Ils n’ont pas trop confiance à la médiation tant que leurs doléances ne sont pas définitivement résolues. Et cela tarde. Donc, ils estimeront que sans armes, ils ne seront plus une menace et l’Etat malien et ses partenaires pourront refuser d’honorer certains engagements.
Boubacar Yalkoué
Le Pays