La posture de l’Afrique dans le conflit russo-ukrainien est liée au sentiment anti-occidental très présent sur le continent. Mais il est déraisonnable de penser que la Russie pourrait venger l’honneur de l’Afrique par procuration
Etrange, en 2022, l’Europe, continent des lumières, semble replonger dans l’enfer qu’elle avait quitté en 1945. La guerre n’est plus froide, mais active et risque de bousculer l’ordre établi.
Vladimir Poutine, «Tsar» de Russie, a décidé, à l’instar des Etats Unis, de piétiner le droit international, à une différence près, le dictateur slave, a entrepris la démarche d’annexer un pays souverain, qui lui tournait le dos.
La situation est grave et désespérée et le monde entier souffrira de cette guerre qui risque de durer. Cette situation interpelle tous les citoyens épris de liberté et de démocratie. Il me semble important de noter que l’Ukraine est victime d’une agression d’un pays plus puissant que lui et d’un chef d’Etat qui n’a jamais accepté la dislocation du grand empire soviétique.
Le président ukrainien, élu démocratiquement, ce qui n’est pas le cas de Vladimir Poutine, a le droit de solliciter l’adhésion de son pays à L’Union Européenne, d’autant plus que son programme de campagne électorale était centré sur ce thème.
Face à un monde qui va très mal, l’Afrique s’abstient car elle n’est pas assez forte, ni unie pour séparer les belligérants; elle tremble parce que les conséquences économiques seront très lourdes pour sa population. Pour l’instant, elle ménage la chèvre et le chou ; elle compte les points mais jusqu’à quand ? Il faut oser dire que cette posture des dirigeants africains est liée au sentiment anti-occidental très présent chez certaines élites ou activistes africains.
A vrai dire, l’Europe occidentale, la France en particulier, a échoué dans ces dernières années dans ses relations avec l’Afrique, notamment dans sa manière de coopérer avec ces pays. Elle a fait abstraction de l’inconscient collectif des jeunes africains qui traînent cette douloureuse histoire avec l’ancienne puissance coloniale.
Néanmoins, il est déraisonnable de penser que la Russie pourrait venger l’honneur de l’Afrique par procuration. J’ai envie de dire que certains africains se trompent de colère. Un régime dictatorial qui emprisonne les journalistes, enferme les opposants, menace des pays par ses armes nucléaires, ne peut pas représenter notre continent. Un président qui pourrait confondre un bouton d’ascenseur et celui d’arme nucléaire ne doit pas mériter notre estime.
Oui, le peuple ukrainien existe, contrairement aux allégations du maître absolu du Kremlin. Je préfère vivre au Sénégal, où l’on peut exprimer ses opinions sans être enfermé, je préfère vivre en Europe occidentale et me battre pour mes droits, je préfère vivre aux USA, même si les combats des afro-américains sont loin d’être terminés. Non, je n’ai pas envie de vivre chez Poutine et je refuse que la nature de son régime s’installe au Sénégal. Ne jouons pas avec le diable et n’essayons pas de le faire rentrer chez nous. Ne remplaçons pas le colon par la barbarie à visage humain. Si notre démocratie inachevée est pénible, n’essayons pas l’enfer.
Source: seneplus