L’envoi de soldats africains au Burundi, sans le feu vert du pays, sera considéré comme une atteinte à sa souveraineté, avertit Pierre Nkurunziza, dans sa première déclaration publique, en réponse à la décision de l’UA d’envoyer une mission de 5.000 soldats au Burundi.

“Le respect de l’intégrité du territoire burundais s’impose à tout le monde”, a-t-il fait valoir, ce mercredi, dans une déclaration radiophonique relayée par l’agence Reuters.

“Au cas où ils (les soldats de l’UA) violent ce principe, ils auront attaqué le pays. Et dans ce cas, tous les Burundais doivent se lever et se battre contre eux”, a averti le président burundais.

L’Union africaine a pris cette mesure pour, dit-elle, assurer la protection des civils dans ce pays en proie à des violences politiques, qui ont causé la mort de centaines de personnes.

D’autres personnalités du régime burundais ont déjà manifesté leur opposition à une intervention militaire de l’UA dans leur pays.

L’Union africaine a par ailleurs menacé les acteurs de la crise au Burundi de “sanctions”, s’ils empêchent la reprise du dialogue prévue le 6 janvier, à Arusha, en Tanzanie.

“Tous ceux dont l’action pourrait compromettre le dialogue inter-burundais (…) feront l’objet de sanctions”, a indiqué la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans un communiqué.

Le gouvernement burundais a fait savoir qu’il ne participera pas aux pourparlers prévus en janvier prochain, à Arusha.

Plus de 220.000 Burundais ont fui leur pays depuis l’éclatement des violences consécutives à la décision de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, en avril dernier.

Il s’est fait réélire en juillet en organisant un scrutin présidentiel que l’opposition a boycotté. Son nouveau mandat est contraire à la Constitution du pays, selon l’opposition et la société civile.

Source: BBC