Le Comité local d’orientation de coordination et de suivi des actions de développement (CLOCSAD) du cercle de Niono a consacré de nombreuses rencontres à la problématique de la mobilisation des ressources financières, notamment celle des impôts et taxes de développement local. Ces rencontres ont permis d’identifier les causes de la réticence des contribuables à s’acquitter des impôts et taxes : incivisme, manque de communication entre élus et populations et manque de cohésion entre élus.

Parmi les stratégies mises en œuvre pour améliorer le taux de recouvrement de ces impôts et taxes de développement local, l’on peut citer l’organisation d’une journée citoyenne, la sensibilisation des chefs de village et l’implication des agents des services de sécurité dans le recouvrement.

Les collectivités locales, faut-il le rappeler, ont été créées à la faveur de la décentralisation qu’on a appelé « le retour de l’administration à la maison ». Cette gestion de proximité qu’on pensait prometteuse pour l’avenir, s’avère aujourd’hui difficile tant les défis à relever sont nombreux et complexes, souligne un élu.

Les populations attendent tout de la commune, mais en retour ne s’acquittent pas de leurs devoirs dont le paiement des impôts et taxes, déplore notre interlocuteur. Son analyse est partagée par plusieurs autres élus locaux que nous avons interrogés. A Niono, malgré les énormes potentialités du cercle, toutes les communes souffrent de l’incivisme de la population. Mais cette année, il y a une nette amélioration dans le recouvrement des impôts et taxes.

Comment se présente le tableau de recouvrement des impôts et des taxes de développement local de l’exercice 2013, des communes relevant de la perception de Niono ? Selon Zikoré Bouaré, le percepteur, l’émission totale se chiffre à 132 459 500 Fcfa. Le recouvrement est de 67 204 465 Fcfa, soit un taux de recouvrement 50,74% pour les 6 communes de la perception de Niono. En ce qui concerne le taux de recouvrement par commune, Niono arrive en tête avec 71,40%, suivie de Pogo avec 61,71%. Siribala complète le trio de tête en affichant 53,71%, de taux de recouvrement.

Le financier fait remarquer que ce taux de 50,74% est supérieur à ceux des années précédentes. En 2012 par exemple le taux de recouvrement était de 9,63% pour les 6 communes et seulement de 4% pour la commune urbaine de Niono.

Le progrès effectué par la commune de Niono qui a toujours eu le plus faible taux de recouvrement dans le cercle, est imputable, selon le percepteur, à la grande volonté et la détermination des agents de recouvrement. Les agents auraient pu mieux faire si l’insécurité n’avait persisté dans certaines communes, explique Zikoré Bouaré qui est persuadé de pouvoir réaliser en 2014 un taux jamais égalé dans le cercle en matière de recouvrement d’impôts et de taxes de développement local. « La quiétude règne dans les 6 communes de la perception donc le travail se fera sans crainte », argumente-t-il.

Dans les 6 autres communes du cercle relevant de la perception de Sokolo, les populations ont beaucoup plus souffert de l’insécurité que celles des communes relevant de la perception de Niono. Il s’agit des communes rurales de Sokolo, Dogofry, Diabaly, Toridagako, Sirifila Boundi et du Nampalari. En 2013, l’émission totale de ces communes était de 143 204 050 Fcfa. Le montant recouvré est de 53 379 275 Fcfa, soit un taux de recouvrement 37,27%. Tout comme son collègue de Niono, le percepteur de Sokolo Diakaridia Diepkilé entend, en 2014, améliorer le taux de recouvrement des impôts et taxes de développement local dans toutes les communes relevant de sa perception.

C. O. DIALLO 

AMAP-Niono