Mardi 5 mars 2019, tout le village de Dogofri, dans le cercle de Niono, région de Ségou, était à pied d’œuvre pour maintenir la rage d’une flamme qui s’était appropriée de leur unique marché. Les causes de l’incident restent malheureusement inconnues. L’ampleur du dégât relève en grande partie d’une absence de protection civile proche de ladite localité.
Les incendies dans les marchés deviennent quasiment une pratique bien connue au Mali. Le mardi dernier, dans la soirée, les habitants de Dogofri étaient toutes mobilisés pour maintenir un feu qui s’était emparé de leur marché. Selon notre correspondant sur place, Hamet Tounkara, commerçant, les causes réelles de cet incendie restent malheureusement non déterminées. Mais d’après ses explications, certains supposent que la catastrophe est due à une charge excessive des batteries qui servent à alimenter le marché en électricité. Par contre, d’autres n’excluent pas la piste des bandits. « Les bandits spolient le plus couramment les biens des commerçants dans ce marché », nous a-t-il laissé entendre avant de préciser que les dégâts matériels ont été nombreux. « Des gens ont vu leurs millions emportés dans les flammes », déplore-t-il avant de se réjouir : « Il n’y a pas eu de pertes en vies humaines. Mais il y a eu assez de blessés. »
Ce qui est plus déplorable dans cette situation est l’absence de protection civile dans la plupart des cercles du Mali. Pour ces genres d’incidents, ces cercles sont dans l’obligation de faire recours au poste installé dans la région. Ainsi, Dogofri devrait faire intervenir la protection civile de Ségou. Or, ce village est à plus de deux cents kilomètres de Ségou. C’est la raison pour laquelle elles se sont battues corps et âme avec des moyens de bords afin d’éteindre le feu. Mais leur effort a été minime par rapport à la puissance de la flamme qui a ravagé tout le marché, nous dit M. Tounkara. Il est alors temps que les autorités comprennent que la décentralisation de la protection civile est une meilleure forme de décentralisation.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays