Boko Haram a enlevé au moins 185 personnes et en a tué 32 autres dans un village du nord-est du pays dans une attaque qui s’est déroulée dimanche, selon des témoins. Huit mois se sont écoulés depuis l’enlèvement des écolières de Chibok. 218 sont encore entre les mains des jihadistes qui ne rencontrent pas de résistance de la part de l’armée nigériane.
Lors de ce nouveau raid, c’est la commune de Gumsuri qui était visée, située à 70 kilomètres au sud de Maiduguri.
Selon un responsable local cité par l’Agence France-Presse, les insurgés sont arrivés en convoi dans le village. Dans un premier temps, ils ont rassemblé les habitants, puis abattu 32 personnes, dont l’imam et le chef de la milice de la ville. Ils ont ensuite incendié un centre médical, des magasins et des habitations. Des témoins rapportent que des insurgés ont jeté des cocktails Molotov et des bidons d’essence sur les maisons tandis que d’autres tiraient de façon indiscriminée sur les habitants paniqués.
Selon un second responsable de la zone, au moins 185 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été forcées à monter dans deux camions. Les otages auraient ensuite été emmenés dans l’un des lieux de repli de l’organisation islamiste : la forêt de Sambisa.
L’armée impuissante
Les survivants ont regagné Maiduguri à pied, ce qui explique pourquoi la nouvelle de l’attaque de dimanche a mis quatre jours à émerger. Boko Haram sévit dans une région pauvre et délaissée du nord-est du Nigeria où les routes et le réseau téléphonique laissent à désirer.
Ce nouveau raid spectaculaire illustre de nouveau la toute-puissance de Boko Haram dans le nord-est. L’armée ne fait valoir aucune initiative pour combattre les insurgés et s’interpose rarement lors de raids. Un cinquième du budget 2014 est pourtant alloué aux dépenses de sécurité, mais les militaires nigérians demeurent sous-équipés et démotivés.
source : rfi