Un panel de sept juges a “rejeté” le recours déposé par l’opposition contre une décision de la cour d’appel qui a récusé les accusations de fraude, de violation de la loi électorale et d’inéligibilité de M. Tinubu dans la course à la présidence. Le recours avait été déposé par les candidats Atiku Abubakar (arrivé deuxième) et Peter Obi (arrivé troisième).
“Après avoir résolu toutes les questions soulevées par l’appelant, je suis d’avis que le recours n’est pas fondé et qu’il est rejeté”, a déclaré un juge à l’énoncé de la décision retransmise en direct à la télévision.
La Cour suprême a également validé le jugement de la cour d’appel à Abuja, qui avait confirmé récemment l’élection de Bola Ahmed Tinubu “en tant que président dûment élu de la République fédérale du Nigeria”, a ajouté le magistrat.
L’opposition avait accusé la Commission électorale nationale indépendante de fraudes et violations au profit de M. Tinubu, et l’équipe d’Atiku Abubakar a également cherché à prouver que le candidat de l’APC (Congrès des progressistes) a présenté un faux certificat de l’université d’Etat de Chicago lorsqu’il a déposé sa candidature à la présidentielle. L’APC a démenti ces affirmations.
Après l’élection de février, la Commission électorale a reconnu l’existence de “problèmes” dans le processus de vote, mais estimé qu’elle avait été libre et équitable.
Réagissant à la décision rendue par la Cour suprême, le président Tinubu a déclaré que “la victoire d’aujourd’hui renforce” son “engagement envers tous les Nigérians, quelles que soient leurs convictions politiques, leurs tribus et leurs croyances”.
Immenses défis
Par le passé, les élections au Nigeria ont souvent été entachées par des allégations de fraudes et contestées en justice. Mais la plus haute juridiction du pays n’est jamais revenue sur les résultats d’une présidentielle depuis la fin du régime militaire et le retour à la démocratie en 1999.
Ancien gouverneur de Lagos et candidat du parti au pouvoir, Bola Tinubu a remporté la dernière présidentielle en février avec 37% des suffrages, battant le candidat du Parti démocratique populaire (PDP) Atiku Abubakar (29%), et le candidat du Parti travailliste (LP) Peter Obi (25%), dans l’un des scrutins les plus serrés de l’histoire moderne du pays.
Près de 25 millions de Nigérians avaient voté lors de cette élection qui s’était globalement déroulée dans le calme, mais qui avait été entachée par des retards dans le décompte des voix et d’importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, conduisant des électeurs et l’opposition à dénoncer des “fraudes massives”.
M. Tinubu a pris ses fonctions en mai et a rapidement engagé des réformes qui permettront selon son gouvernement de soutenir la croissance de la plus grande économie d’Afrique et attirer davantage d’investissements étrangers.
Les Nigérians font face à une inflation galopante des prix du carburant et des denrées alimentaires.
Le gouvernement est également confronté à d’immenses défis en matière de sécurité, entre une insurrection jihadiste dans le nord-est, des groupes criminels qui pratiquent des enlèvements de masse dans le nord-ouest et le centre, et une agitation séparatiste dans le sud-est.
Source : TV5 Monde