Les attentats-suicide commis par des femmes pour le compte de Boko Haram se poursuivent dans le nord du Nigeria. Deux femmes kamikazes ont tué au moins 11 personnes qui fuyaient leurs maisons après une attaque présumée du groupe terroriste Boko Haram, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le nord-est du Nigeria, dans le village de Dar.
Ces femmes ont activé leurs explosifs alors que les habitants tentaient de fuir après une attaque dans leur village, a indiqué l’ancien chef du gouvernement local de Madagali, Maina Ularamu. « Les habitants fuyaient dans la brousse. Au bout d’un moment, deux femmes qui se sont glissées parmi les gens en fuite se sont faites exploser… Des hommes armés ont tiré sur les survivants », a-t-il précisé à la presse, rapportent les médias locaux.
Boko Haram continue d’ensanglanter le nord du Nigeria, massacrant sans vergogne des populations entières, pillant tout sur son passage. Depuis que le féroce Abubakar Shekau a pris la tête du groupe armé en 2009, Boko Haram a fait plus de 17 000 morts et poussé plus de 2 millions de personnes à se déplacer dans les pays voisins. Pourtant, à sa naissance en 2002, l’insurrection armée ne s’attaquait qu’aux symboles étatiques, bâtiments publics, commissariats, gendarmeries, postes de police… Il s’est radicalisé lorsqu’Abubakar Shekau, l’un des terroristes les plus recherchés dans le monde, en a pris la direction.
A son arrivée au pouvoir, en mai 2015, le Président du Nigeria Muhammadu Buhari avait promis de faire de la lutte contre Boko Haram sa priorité. Mais le groupe terroriste semble avoir une longueur d’avance. Il aurait fait une centaine de morts, début octobre, dans le nord du Nigeria. Abubakar Shekau et ses disciples sont traqués par les troupes camerounaises, tchadiennes mais aussi nigériennes. Bien que de nombreux observateurs affirment que l’organisation armée est affaiblie, une chose est sûre ; elle n’a pas encore abdiqué.
Il faut aussi dire que le nord du Nigeria, longtemps abandonné par l’Etat, englué dans la pauvreté avec un taux de chômage important, regorge de jeunes désœuvrés qui constituent les principales recrues de Boko Haram. Les experts sont unanimes et affirment tous que la lutte armée contre le groupe terroriste ne suffira pas.
Source: afrik