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Nigeria: Boko Haram monte en puissance dans l’horreur

Attaques sanglantes, localités brûlées et rasées, attentats-suicides commis par des femmes et même une fillette… Depuis le 3 janvier, Boko Haram, qui mène une insurrection depuis 2009, terrorise un peu plus, si cela était encore possible, le nord-est du Nigeria.

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Quels sont les derniers événements?

Les islamistes, qui lancent des attaques meurtrières quasi quotidiennes dans le nord-est du Nigeria et règnent sur un «califat» de plus d’une vingtaine de localités de cette région, sont allés la semaine dernière plus loin dans l’horreur. Au moins 19 personnes ont péri samedi lorsqu’une bombe fixée sur une fillette d’une dizaine d’années a explosé dans un marché bondé de Maiduguri. Peu de temps après, un attentat-suicide à la voiture piégée a tué un policier à Potiskum, et dimanche, ce sont deux femmes kamikazes qui se sont fait exploser sur un marché de Potiskum, faisant quatre morts. En faisant exploser une enfant, le groupe utilise un «mode d’action nouveau», «d’une nature sordide», a commenté pour Europe 1 le spécialiste Philippe Hugon. Des actes qui risquent de «se reproduire», selon lui.

Doit-on craindre une régionalisation de l’insurrection?

Oui. Boko Haram a entamé depuis le 3 janvier une vaste offensive contre Baga et d’autres localités sur les rives du lac Tchad, qui ont culminé mercredi avec la destruction de 16 d’entre elles. Ce pourrait être l’attaque la plus meurtrière jamais perpétrée par Boko Haram. Présent dans les trois Etats du nord du Nigeria, le groupe a désormais un champ d’action plus vaste, contrôlant les frontières stratégiques avec le Tchad, le Niger et le Cameroun, ce qui fait craindre un embrasement régional. Des menaces ont d’ailleurs été proférées la semaine dernière dans une vidéo contre le Cameroun et son président Paul Biya.

Comment réagit le Nigeria?

Malgré un volontarisme affiché, le président Goodluck Jonathan, qui brigue un second mandat le 14 février, a échoué à mettre un terme à l’insurrection islamiste, du fait de «corruption» au sein de l’armée -par ailleurs mal équipée et peu efficace en termes de renseignement- et de l’appareil politique, nous expliquait le chercheur au CNRS Daniel Bach en juin, mais aussi de «querelles politiciennes». En pleine campagne électorale, ces dernières ne sont pas près de s’apaiser: le thème de la sécurité est exploité par le candidat du Congrès progressiste (APC), Muhammadu Buhari, musulman du nord, qui a promis de faire de Boko Haram sa priorité.

Et les pays limitrophes?

Le Tchad s’est dit «inquiet» de l’«instabilité» au Nigeria. L’armée camerounaise a, elle, mené pour la première fois des frappes aériennes contre Boko Haram en décembre, après une multiplication des attaques du groupe sur son sol. De plus, le mandat de la force multinationale (MNJTF), créée en 1998 pour combattre les crimes aux frontières, et qui regroupe soldats nigérians, nigériens et tchadiens, a été élargi pour lutter contre Boko Haram. Malheureusement, Baga était la base de la MNJTF.

Une réaction internationale est-elle envisagée?

Les Etats-Unis ont «condamné» les attaques, soulignant que Boko Haram «ne montre aucun respect pour la vie humaine». Cependant, s’ils ont promis leur soutien, ils s’en sont remis aux pays de la zone, les exhortant «à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à la menace». Une réponse qui rappelle forcément les promesses d’aide au Nigeria formulées par la communauté internationale après l’enlèvement des jeunes filles de Chibok en avril, et qui n’ont pas été suivies d’effet.

Source: 20minutes.fr

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