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Niger : une trentaine de civils tués dans plusieurs attaques jihadistes

Le pays traverse une crise institutionnelle depuis la prise du pouvoir, le 26 juillet dernier par des officiers qui reprochent au régime « déchu » sa gestion de la lutte contre le terrorisme. 

Selon des sources locales, ce sont des assaillants venus à bords de plusieurs motos qui ont semé la terreur dans plusieurs villages des communes de Dessa et de Mehanna, dans la région de Tillabéri. Au moins trente-une (31) personnes ont tuées lors de ces raids dans cette zone située près des frontières burkinabè et malienne, où sévit principalement l’Etat islamique au Sahel (EIS).

Le même jour, une embuscade meurtrière menée par des djihadistes a visé un convoi de l’armée nigérienne entre Torodi et Boni, dans la même zone, faisant 17 tués et 20 blessés parmi les soldats, selon un communiqué publié ce jeudi par le ministère de la Défense nationale.

Ces attaques s’ajoutent à une série de raids jihadistes contre des positions militaires et des populations civiles enregistrées cette semaine dans cette zone en proie à l’insécurité du fait des groupes armés terroristes (GAT) depuis 2015. Des attaques qui se sont amplifiées ces derniers jours alors que depuis quelques temps, on assistait à une certaine accalmie du fait du renforcement du dispositif sécuritaire déployé dans la zone.

Condamnation de la Cédéao qui appelle les militaires à restaurer l’ordre constitutionnel

Dans un communiqué ce mercredi, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a condamné « fermement » ces attaques et a appelé les dirigeants militaires du Conseil national pour la sauvegarde la patrie (CNSP), la junte militaire au pouvoir à Niamey, « à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger afin de pouvoir concentrer leur attention sur la sécurité dans le pays, qui s’est davantage fragilisée depuis la tentative de coup d’Etat contre le Président démocratiquement élu », Mohamed Bazoum .

Depuis le 26 juillet dernier, le Niger traverse une crise politique avec l’interruption de l’ordre constitutionnel par une junte militaire. Selon le Président du CNSP, le général de brigade Abdourahamane Tchiani, l’une des raisons ayant conduit à la prise du pouvoir par les Forces de défense et de sécurité (FDS), est « la dégradation continue de la situation sécuritaire » du fait d’une « mauvaise gestion » de la situation par l’ancien régime.

De l’avis de plusieurs observateurs, cette situation pourrait profiter aux groupes armés terroristes (GAT), en raison de la désorganisation du dispositif sécuritaire avec le départ des principaux partenaires européens et américains, bien que le CNSP s’est engagé à mieux coordonner la lutte contre les groupes terroristes avec les pays voisins notamment le Burkina et le Mali qui font face aux mêmes défis sécuritaires.

Il y a quelques jours, le 9 août 2023, à la suite d’une attaque djihadiste contre une position de la Garde nationale dans la même zone, les nouvelles autorités issues du coup d’Etat du 26 julllet avaient accusé les forces françaises stationnées au Niger de « manœuvres de déstabilisation » en vue de créer « un désordre sécuritaire » et « discréditer le CNSP auprès de la population ». Le CNSP a, entre autre, fustigé la libération par les forces françaises de chefs terroristes interpellés dans la zone et qui ont par la suite planifié des attentats dans la zone des trois frontières. Ce que Paris a évidemment démenti.

AYB/ac/APA

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