Le 18 août 2020, des militaires arrêtent le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta appelé par ses initiales IBK, le premier ministre Boubou Cissé et d’autres membres du gouvernement. Le président annonce sa démission à la télévision, celle du gouvernement, et dissout l’Assemblée nationale. Il est amené au camp militaire Soundiata Keïta de Kati, à une dizaine de kilomètres de la capitale Bamako. Plusieurs pays et organisations étrangères dénoncent cette intervention, demandent la libération de Keïta et le respect de l’ordre constitutionnel.
Un CNSP est formé au Mali avec à sa tête le colonel Assimi Goita. Il se veut rassurant, disant souhaiter la création d’un organe de transition, dirigé par un militaire, qui pourrait être en place pendant 3 ans. Il précéderait la tenue d’élections permettant le retour à un pouvoir civil. Goita affirme aussi que tous les
accords internationaux seront respectés. La Cédéao, qui envoie une délégation discuté avec les
militaires, adopte néanmoins des sanctions économiques contre le Mali.
Selon Le Soir d’Algérie, le Mali est devenu, aux yeux de puissances extra-africaines, un pays pivot dans
les luttes en cours au Sahel, soit contre les milices islamistes armées ou comme point d’appui
pour les autres calculs de géopolitique. L’initiative tant politique que militaire n’est plus du ressort
du gouvernement malien.
Le face-à-face gouvernement-opposition s’est radicalisé et n’a abouti, en définitive, qu’à un blocage
susceptible d’ouvrir la porte à toutes les aventures. Les militaires renvoient dos à dos les deux
belligérants et se posent comme sauveurs –comme beaucoup de putschistes qui les ont précédés au Mali même ou dans d’autres contrées.
En mettant fin à cette bipolarité, les militaires sortis des casernes se retrouvent sous les feux des
projecteurs, et seront désormais comptables de toute action ou déclaration quant au devenir du
Mali qu’ils disent vouloir sauver de la perte. » Benoît Naveau, professeur de géopolitique et relations internationales à l’Helmo-Liège explique que «…La question d’un éventuel effet domino de la situation malienne aux autres pays de la région est sur toutes les lèvres, des élections auront lieu dans les prochaines semaines en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le Burkina Faso et le Niger tiendront aussi des élections cette année. La communauté internationale a elle aussi condamné la mutinerie au Mali, alors qu’elle voyait IBK, assez contesté en interne, comme un allié dans la lutte contre le terrorisme. « C’est un
allié, mais pas un allié irremplaçable. Il n’a pas pu réformer le pays, il est resté dans une gestion familiale des affaires, dans l’entre soi », nous explique nous explique Benoît Naveau, professeur
de géopolitique et relations internationales à l’Helmo-Liège. Libération note que «…depuis des mois, la
crédibilité d’IBK, accusé d’être incapable d’enrayer la dégradation sécuritaire et le marasme économique sur fond de corruption, était profondément entamée, y compris au sein de l’armée. Cette crise de légitimité a atteint son apogée lors des législatives contestées de mars et avril, qui ont abouti à la formation du Mouvement dit du 5 juin (M5-RFP).
Cette coalition hétéroclite -composée de personnalités politiques, syndicats ou religieux -, réunie autour de l’influent imam Mahmoud Dicko, exigeait depuis le départ du Président »
Source : L’Informateur