Le chef coutumier d’Inatès, dans le Tillabéri près de la frontière malienne, a été assassiné ce lundi 15 juillet. Si les circonstances du meurtre restent encore imprécises, les autorités nigériennes accusent l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS).
Il y a deux mois et demi, le père d’Almoubacher Ag Alamjadi, chef de tribu touareg, était assassiné à son domicile. Ce lundi 15 juillet, Almoubacher Ag Alamjadi a été tué à son tour lors d’un déplacement, à quelques kilomètres d’Inatès. Sa mort porte à sept le nombre de responsables touaregs tués depuis le mois d’avril.
Pour le général Mohamed Abou Tarka, il n’y a pas de doute : ce nouvel assassinat porte la signature de l’EIGS. « Les terroristes visent quiconque représente l’État. C’est du harcèlement pour démoraliser les populations », explique ce militaire, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix.
« Nous n’abandonnerons pas Inates aux terroristes »
Inates se trouve à trois kilomètres du Mali. La ville subit depuis plusieurs mois une forte pression de la part des groupes terroristes. Les assassinats de chefs coutumiers se multiplient et début juillet, une attaque contre sa base militaire a tué 18 soldats. « Inates a une valeur symbolique, poursuit le général Mohamed Abou Tarka. Nous ne l’abandonnerons pas aux terroristes. »
« Mais ils sont déjà là, ils prélèvent même la zakât », explique un représentant d’éleveurs impliqué dans le dialogue intercommunautaire. La zakât est « l’aumône légale », l’un des cinq piliers de l’Islam : mais vers Inates, elle est devenue une taxe que les djihadistes prennent sur le bétail. Néanmoins, les foires et les marchés continuent de se tenir. Et le vol de bétail a même diminué. « Ils essaient de ne pas accabler la population qui est terrorisée, conclut un notable de la région. De toute façon, elle n’a aucun moyen pour se défendre. »
RFI