Au total 107 personnes ont été tuées et 97 autres blessées dans 206 “incidents de sécurité” liés à des attaques perpétrées par des groupes terroristes ainsi que des conflits inter-communautaires au Niger en 2018, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Niamey.
En outre, 131 personnes ont été enlevées au cours de cette période, a ajouté la même source, précisant que la situation sécuritaire reste “volatile” dans la région de Diffa (extrême sud-est, frontalière du Nigeria), mais aussi dans celles de Tahoua (centre-ouest, proche du Mali) et Tillabéry (extrême sud-ouest, à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso).
Selon l’OCHA, dans la bande frontalière avec le Burkina Faso, les incidents se caractérisent surtout par des séries d’enlèvements, des assassinats et des menaces contre certains villages et conflits inter et intra-communautaires, tandis que la zone frontalière avec le Mali fait plutôt l’objet d’incursions de groupes armés non-étatiques, d’enlèvements et de conflits inter-communautaires.
Parallèlement, dans les départements de Torodi et Ayerou, dans la région de Tillabéry, “le recours aux engins explosifs improvisés est en passe de devenir le principal modus operandi par les terroristes”.
La région de Diffa, où subit le groupe terroriste Boko Haram depuis plus de trois ans, a enregistré 137 attaques sur un total de 184 perpétrées sur le territoire national en 2018.
Le Niger, rappelle-t-on, subit dans ces régions frontalières les exactions sur trois fronts très actifs des organisations terroristes, dont les groupes armés et autres bandits qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements basés dans le nord du Mali, et le groupe terroriste Boko Haram logé au Nigeria depuis 2009.
A cela est venu s’ajouter en 2018 un nouveau foyer d’insécurité dans l’extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des “3 frontières” (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenu par d’autres groupes djihadistes.