Au Nicaragua, au cours des six derniers mois, plusieurs centaines de personnes dont des étudiants, des anciens hommes politiques, des journalistes, des militants de la société civile ont été arrêtées et maintenues en détention provisoire en raison de leur rôle présumé dans les manifestations d’avril et de juillet 2018. Au cours des dernières semaines, des dirigeants importants du pays ont été aussi condamnés dans des circonstances controversées. C’est suite à ces tensions politiques que la Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a décidé d’agir le vendredi dernier.
Au cours des six derniers mois, des centaines de personnes ont été arrêtées et maintenues en détention provisoire pendant de longues périodes. Cela, en raison de leur rôle présumé dans des manifestations entre avril et juillet 2018. Parmi lesquelles figurent des dirigeants, des paysans, des étudiants, d’anciens hommes politiques, des journalistes et militants de la société civile. Ensuite, depuis décembre, alors que l’indépendance du pouvoir judiciaire de ce pays suscitait des inquiétudes, plusieurs tribunaux pénaux de Managua ont prononcé des verdicts de culpabilité et condamné à des peines extrêmement lourdes plusieurs personnalités de l’opposition et des leaders de communauté. D’autres personnes qui avaient exprimé des opinions divergentes, notamment des étudiants, des journalistes et un juge de la Cour suprême, ont été obligées de quitter le pays pour plusieurs raisons. Outre, au cours des semaines dernières, des personnalités comme Medardo Mairena et Pedro Mena, dirigeants paysans, ont été condamnés à 216 et 210 ans de prison. Quant aux anciens officiers de l’armée, Carlos Brenes et Tomas Maldonado, des peines de 32 et 34 ans ont été requises par le procureur contre eux…
Suite à ces tensions incommensurables qui règnent dans le pays, la Haute-commissaire onusienne en charge des droits de l’homme, Michelle Bachelet, a demandé le vendredi dernier aux autorités du pays de libérer toutes les personnes privées de leur liberté en raison de leur droit intrinsèque à la protestation pacifique ainsi qu’à la dissidence. « Je suis profondément préoccupée par l’absence apparente d’un procès équitable et par la criminalisation croissante de la dissidence au Nicaragua », dit-elle. Puis de poursuivre par dire que si les arrestations et les condamnations des personnes exprimant des opinions divergentes se poursuivaient au Nicaragua, les efforts en cours pour le dialogue et la résolution des troubles politiques et sociaux pourraient être sérieusement compromis. D’où la raison de son inquiétude.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays