Rien ne semble pouvoir arrêter le cycle des attaques des bandits armés dans le cercle de Niafunké où plusieurs villages ont été harcelés et martyrisés. Au nombre de ces localités, Niodougou qui vient de subir une troisième incursion en moins d’un mois. Mardi soir, vers 23 heures, plusieurs hommes armés ont une nouvelle fois investi ce village situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Niafunké.

Ils ont tiré sur de paisibles citoyens blessant trois personnes. Deux de ces blessés ont été transportés à Tombouctou après les premiers soins à Niafunké. Selon le médecin-chef de Niafunké, le Dr Tite Dembélé, l’état de la troisième victime a pu être stabilisé. Mais elle se trouvait mercredi encore en soins intensifs au centre de santé de référence de Niafunké.
Fait révélateur du climat sécuritaire qui prévaut dans la zone, l’ambulance qui transférait les deux blessés à l’hôpital de Tombouctou a échappé de justesse à une embuscade tendue par d’autres bandits qui ont volé un véhicule sur le même trajet. De fait, l’ambulance après avoir déposé les blessés à Tombouctou se trouvait jusqu’à hier bloquée dans « la cité des 333 saints ». Les militaires auraient fortement déconseillé au conducteur de reprendre le chemin du retour sans escorte.
Selon plusieurs témoignages, les forces armées et de sécurité stationnées à Niafunké auraient, au cours d’une patrouille, récupéré un véhicule et interpellé des bandits armés. Mais ni les militaires, ni les gendarmes n’ont voulu confirmer ou infirmer ces informations.
Cette nouvelle attaque sur Niodougou après celle de Kassoum lundi et plusieurs autres (voir L’Essor d’hier) vient gonfler la psychose qui prévaut dans la zone où les vols et pillages se suivent. Ceux qui osent résister aux bandits armés le font au péril de leur vie.
Le chef du village de Soboundou, Baba Aly Gatta, chef traditionnel des 50 villages du cercle de Niafunké, est allé rendre visite aux blessés. Il estime que si des mesures énergiques ne sont pas rapidement prises pour neutraliser les bandits, ceux-ci vont paralyser totalement l’activité dans la zone car les gens n’auront même plus le courage de voyager de village à village, ni de participer aux différentes foires hebdomadaires.
Les autorités administratives et politiques demandent à la population de croire en la capacité des forces armées et sécurité et de collaborer avec celles-ci pour démasquer les bandits armés qui parviennent  jusqu’ici à s’évaporer dans la nature. Elles ont fait passer plusieurs messages exhortant la population à la vigilance et à la sérénité.
S. A. MAIGA
AMAP-Niafunké

source : L Essor