Si elles ne veulent pas ressembler à une plaisanterie, les négociations ouvertes à Alger entre le Gouvernement et les groupes armés devront largement tenir compte de la position de Gandakoye et de ses alliés du CMFPR. Ceci d’abord parce qu’elle reflète l’avis majoritaire du Peuple Malien, mais aussi parce qu’elle est l’opinion de la majorité écrasante des populations du nord du Mali.
La peur bleue qui anime le MNLA de voir ses théories mensongères battues en brèche, a poussé ce mouvement infiniment minoritaire, à se lancer dans une campagne désespérée visant à écarter la seule entité capable de lui apporter la saine contradiction sur le terrain, la CMFPR, coordination des mouvements d’autodéfense. Cette campagne a commencé par le privilège accordé au MNLA par RFI et certains médias français et européens de ne faire entendre que la voix de ceux qui soutiennent ce dernier dans sa guerre de partition du Mali. Ainsi Leïla Berato, correspondante RFI à Alger connait les chemins qui mènent partout sauf chez les représentants des mouvements d’autodéfense.
Ensuite dans le choix des personnalités maliennes, le jeu subtil a constitué à éliminer de la délégation gouvernementale, toutes celles et tous ceux qui à un moment donné avait manifesté, leur opposition aux thèses du MNLA. Certains groupes qui au départ avaient fait semblant d’être avec Gandakoye et alliés étaient juste des éclaireurs pour convaincre ce dernier à la fin d’adhérer aux thèses sécessionnistes du MNLA et de ses bailleurs de fonds extérieurs. La vérité, finissant toujours par triompher, les masques sont tombés, et le stratagème si subtil qu’il était a montré ses limites dans la duperie contre le Mali. L’Histoire retiendra les traitrises, les lâchetés et tous les subterfuges utilisés pour affaiblir et contraindre notre pays. Comme elle retiendra également le jeu subtil de la France qui consiste à armer le MNLA, à lui donner la possibilité de massacrer et de terroriser les autres communautés. La question qui se pose alors est de demander comment l’ONU peut-elle encourager la prise de décision ou le vol d’un territoire par les armes ?
Mais Alger est un terrain concret où la communauté internationale joue sa crédibilité, l’avenir de notre pays et celui du Sahel tout entier. Gandakoye et les CM FPR quant à eux sont tranquilles. Ils savent qu’ils représentent les populations majoritaires et autochtones du nord du Mali. Ils savent qu’ils ont le soutien de la majorité du peuple malien. Ils sont forts du soutien indéfectible de la diaspora du nord du Mali, du Tchad au Bénin en passant par le Nigeria, le Ghana et le Niger. En plus de cela ils ont conscience qu’ils peuvent compter sur la détermination de la brave jeunesse de Gao et du nord tout entier. Gandakoye n’est donc pas impressionné et le fait savoir avec la dignité qui sied à celui qui est légitime et ne suit pas la multitude pour commettre l’injustice.
La Communauté Internationale et l’ONU sont devant leur responsabilité. Elles ont eu tout le temps de comprendre la vérité de la crise du nord. Elles savent que la fragmentation d’un même mouvement rebelle narcoterroriste en quatre ou cinq autres groupes, ne fonde nullement la légitimité. Elles ont conscience qu’il est contradictoire de lutter contre le terrorisme en Irak et ailleurs et en même temps de le laisser prospérer au Sahel. Elles ont conscience que si le MNLA et ses alliés se montrent intraitables c’est parce qu’ils ont été armés par la France contre des populations qu’ils haïssent et dont ils ont le projet secret de détruire l’avenir. Elles ont conscience que tout a été fait pour affaiblir le Mali et les populations au nom desquelles parlent les CM FPR. Elles ont conscience que les populations majoritaires obéiront à leur liberté de choix et à leurs convictions et qu’aucun groupe armé ne peut définitivement leur imposer la terreur et l’injustice sur leur terroir. L’ONU et la communauté Internationale sont doc devant leurs responsabilités. Ce qui sortira d’Alger sera juste ou ne s’appliquera pas. Et si l’on n’a pas le dessein secret d’embraser le Sahel pour longtemps on doit s’en tenir à la justice et à l’évidence sur le terrain. Au nord du mali on croit encore en les négociations d’Alger, mais pour combien de temps ?
Karim FOMBA
