Dans un court entretien qu’il a voulu nous accorder, le président de l’association « Bouclier de la Démocratie », Hamadoun Bah dit ce qu’il pense des 12 mois de gestion du président Ibrahim Boubacar Keita.

Le président vient d’avoir une année, quelle appréciation faites vous de son action ?

Hamadoun Bah : « Il vient de boucler une année sur 5 ans, on peut dire que le parcourt a déjà commencé.  Aujourd’hui, je m’appuierai sur les propos d’IBK pendant la campagne pour analyser sa première année au pouvoir. Pendant cette campagne, il avait promis de régler l’épineuse question du nord, d’où le vote de  77% des électeurs. Sur cette base, nous estimons que la question du nord fut, pour l’instant, un échec.  Au moment où il prenait  le pouvoir, l’armée  malienne et l’administration  étaient présentes dans toutes les localités de la région de Kidal. Aujourd’hui,  c’est tout à fait le contraire. Nous ne sommes plus en position de force. Sa promesse de ne pas négocier en dehors du Mali est tombée à l’eau avec les négociations qui se tiennent à Alger. En ce qui concerne ses accords, le pressentiment annonce un accord bidon qui sera en défaveur du Mali.  Nous, boucliers de la démocratie, avions eu un regain d’espoir avec l’élection d’IBK, mais on a vite déchanté lorsque la famille Keita s’est implantée au cœur de la gestion du pouvoir. Cette situation, nous l’avons décriée en son temps d’ailleurs.

Mais le président estime que son fils est député et qu’il ne saurait représenter à lui seul la famille Keita…

Le fils est député et président de la commission défense de l’assemblée, le beau père de son fils est président de l’assemblée, plusieurs neveux sont ministres. La famille est bel et bien présente. Que dire du front social qui est en pleine ébullition avec la récente grève de la centrale syndicale UNTM. Pour  nous vu la situation du Mali même le fou doit le diriger avec l’intelligence.

Le contrat qui lie IBK au peuple, est l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, selon vous cette promesse sera-t-elle tenue ?

Hamadoun Bah : J’estime qu’on aurait gagné l’honneur si à son arrivée, il avait pris soin de bien équiper l’armée et de réarmer le moral des troupes. Avec la défaite de notre armée lors des combats du 21 mai, le peuple du Mali a été touché dans son honneur. Quant au bonheur, nous ne pouvons pas en parler, car il n’existe nulle part. Lorsque les chefs de famille arrivent difficilement à subvenir aux besoins de leur famille. Avec le sevrage économique des institutions financières internationales comme le FMI, la Banque Mondiale et l’Union Européenne, rien ne bouge au Mali.

Votre dernier mot ?

Hamadoun Bah : Mon appel s’adresse aux Maliens. Je leur dirai de se lever comme un seul homme pour faire face aux maux de notre société qui sont: la corruption, l’injustice et l’impunité.

Entretien réalisé par A G