Amputés par erreur, mort par fausses couches, soit le bébé ou la maman, injection de sérum glucosé sans test diabète préalable, la liste n’est pas exhaustive. Ils sont nombreux, ceux dont les médecins ont ôté le sourire à jamais, ou ont gâché leurs existences.
Au Mali, le sujet des erreurs médicales demeure tabou et l’ampleur exacte du phénomène est très bien connue de tous. Mais malheureusement, malgré les faits, cela est sous silence des pouvoirs publics. » Le nombre de patients qui trainent les séquelles d’une mauvaise qualité de soins ainsi que les négligences par les médecins, sont nombreuses et diverses et les personnes atteintes se taisent souvent la plupart ont peur de dénoncer par manque de moyen.
En effet, pour se rendre compte de l’étendue du phénomène, il suffit de se rendre aux hôpitaux. Mais le domaine où les erreurs médicales sont les plus fréquentes est celui des maternités. Les victimes de ces négligences sont beaucoup nombreuses, le cas de Mariam, qui est décédée suite à un accouchement par césarienne n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Son mari raconte très remonté ‘’le jour de l’accouchement, nous nous sommes rendus à la clinique sur place et à première vue le médecin nous a ordonnés l’accouchement par césarienne sous prétexte que le bébé était trop gros pour un accouchement normal. Durant l’opération ma femme s’est réveillée car l’effet de l’anesthésie s’est atténué, elle criait de douleur. On lui a alors administré une deuxième dose qui lui a été fatale, elle décède juste après l’intervention laissant le bébé’’
Selon lui, ‘’si j’avais les moyens j’allais porterl’affaire devant la justice. J’allais me battre jusqu’à ce que justice soit établie. Ils voulaient l’accoucher par césarienne, car en sachant que c’était gratuit dans les hôpitaux publics, il a préféré nous orienter vers sa clinique pour nous soutirer de l’argent et ma femme a perdu la vie.’’ Autre cas regrettable celui de Adam qui a perdu son bébé, elle nous explique, quand je me suis rendue à l’hôpital, le médecin nous a orientés vers une clinique privée en nous donnant même l’adresse car il fallait une intervention que l’hôpital ne pouvait effectuer faute de moyens. Nous avons perdu beaucoup de temps en cherchant ladite clinique, malheureusement une fois sur place j’ai perdu beaucoup de sang et j’ai eu des complications fatales et après une intervention forcée j’ai perdu le bébé. En réalité, le médecin qui nous a orientés vers la clinique privée était la femme du directeur de l’établissement, car la plupart de ces médecins possèdent des cliniques.
Autres cas, cette fois-ci de la pire négligence, àhôpital de Sikasso. Amadou témoigne les larmes aux yeux, j’ai amené mon père aux urgences dans les environs de 2heures du matin il était très souffrant. Ce n’est que vers 13 heures que le médecin est venu pour ces premiers soins finalement le vieux n’a pas survécu il est décédé entre les mains du docteur.
En 2012, la dame FD a subi une opération à la tête au Gabriel Touré. Au moment où sa famille espérait que l’opération était terminée et que tout était à l’ordre, c’est au même moment qu’il a été constaté qu’elle saignait encore. L’équipe a été contrée de rentrer encore dans le bloc pour une deuxième intervention. Que s’est-il passé ? L’intervention n’était-elle pas bien faite ? Quelqu’un n’a-t-il pas bien fait son travail ? Voilà entre autres questions qui sont restées sans réponses du côté de la famille de FD. Après la reprise de l’opération, la bonne dame succombe quelques jours sous le regard innocent de toute une famille et de son enfant de quelques mois.
Les cas se succèdent et se ressemblent et l’on a tendance à mettre tout sous le poids de la religion qui occupe une place de choix dans notre société. Un seul mot est suffisant pour calmer la douleur des millions de personnes qui perdent des proches. Il s’agit du mot c’est le destin.
En réalité, des dispositions ou même des sanctionsfortes doivent être prises pour diminuer les négligences ou erreurs médicales qui ôtent la vie à un nombre considérable de personnes. La cruauté du personnel médical doit être bannie de nos hôpitaux, surtout publics
Konaté Samba Konaté
Source : La Sirène