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Nango Dembélé, président de la fédération des sections Rpm de Sikasso, à l’issue de la visite du président en 3è Région : «Nous allons demander à Ibk de briguer un second mandat »

Les 22, 23 et 24 novembre 2017, le président de la République était en tournée en troisième région. Un baptême du feu pour la nouvelle équipe de la fédération régionale pilotée par le ministre Nango Dembélé, non moins secrétaire général de section RPM de Yorosso.

Ce test, en termes de mobilisation, aura tenu toutes ses promesses. Pour cause, de Oulessebougou à Bougouni jusqu’à  Koumantou, en passant par Niéna, Sikasso, Missirida et Kouaro, les populations sont massivement sorties pour réserver un accueil digne du célèbre visiteur. Emerveillé, le président IBK, à plusieurs reprises, a salué le dévouement des cadres de la Fédération sous la houlette du ministre Nango Dembélé. C’est dans la salle Lamissa Bengaly, le jeudi 23 novembre 2017, à la faveur d’une rencontre avec les forces vives de la région et en conseil des ministres du 26 novembre. « Sikasso, rien que du bonheur », avait-il lancé, pour exprimer sa satisfaction. Le président de la fédération des sections RPM de Sikasso, le ministre Nango DEMBELE, dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le lundi dernier, revient sur les coulisses et perspectives de cette mobilisation.

Le Témoin : Avec la délégation présidentielle à Sikasso, nous avons constaté une mobilisation exceptionnelle. Pouvez-vous nous dire comment êtes-vous parvenu à fédérer toute cette masse derrière la cause du Président de la République ?

Nango DEMBELE : Je crois qu’il faut d’abord situer les choses dans leur cadre. Quels que soient les efforts de mobilisation, s’il n’y avait pas un engagement et une confiance méritée entre les populations et le président, elles n’allaient pas sortir. Le fait que la population a accepté de sortir massivement pour accueillir le président prouve sa croyance dans ce qu’il fait et dans les choses qu’il peut faire encore pour elle. C’est dire que le travail de la fédération a été facilité par l’attachement des populations du Kénédougou à la personne du président de la République. Elles croient à ce président parce qu’elles l’ont vu à l’œuvre. Je vous prends simplement un seul secteur, l’Agriculture. Sur les 1 000 tracteurs subventionnés, selon les chiffres qui ont été annoncés par Bakary TOGOLA, la région en a enregistré 522. Pour les engrais subventionnés, Sikasso, en tant que plus grande région agricole au Mali en termes de valeur, doit avoir plus du tiers du montant total. Et en quatre années, près de 240 milliards de FCFA ont été mobilisés en termes de subvention.

Sans ce bilan, je ne suis pas sûr que toutes les stratégies que nous avons mises en place pour mobiliser allaient réussir. Pour revenir à ces stratégies, je dois tirer le chapeau à la jeunesse RPM. Une semaine en avance, elle était sur le terrain pour mobiliser et sensibiliser les populations et leur dire de sortir massivement pour rencontrer leur Président. Puisqu’une chose est de dire que le Président a beaucoup fait pour nous, une autre est de sortir ou de faire sortir pour lui manifester publiquement ce geste de reconnaissance. Donc, c’était une façon pour dire aux populations, on n’est tous d’accord qu’il a beaucoup fait pour le Kénédougou, donc sortons massivement pour lui montrer notre gratitude et lui présenter d’autres doléances pour le futur. Je crois que c’est ce travail de sensibilisation qui a permis à la jeunesse d’atteindre les résultats que nous avons pu obtenir au niveau de Sikasso.

Au-delà du secteur agricole, le programme d’urgence social a été, je crois, très important dans la mobilisation des populations. Je crois que la jeunesse RPM et la concertation avec les partis membres de la CMP (Convention de la majorité présidentielle) a aussi joué un grand rôle. Il faut le dire, ce n’est pas seulement le parti RPM. Il y a aussi les autres partis membres de la CMP avec lesquels le RPM a eu quelques rencontres pour bien préparer l’arrivée du Président.

LT : Monsieur le président, depuis votre désignation à la tête de la Fédération tout semble rentrer dans l’ordre. Votre personne semble faire l’unanimité. Est-ce que  ce facteur a également pesé dans la balance ?

ND : Je ne suis pas un politicien dans l’âme. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un chercheur. J’ai beaucoup travaillé dans la recherche agronomique, la plupart des chercheurs de l’IER me connaissent. Je suis aussi universitaire, ancien professeur d’une université américaine. Mais c’est mon amour pour le Mali, pour IBK à cause de son engagement pour le Mali, qui m’a amené à franchir le pas pour me retrouver sur le terrain politique. Ça ne colle pas tellement avec ma nature. Mais, comme je l’ai souvent dit, on peut tirer le meilleur de chacun. On peut toujours tirer le meilleur de l’homme. Chacun a sa façon, la façon dont vous approchez les gens, être à l’écoute des gens et s’assurer que les décisions sont collectives. Je crois que quand tu respectes le Malien, il te respecte en retour. Donc, il faut toujours respecter les autres, je crois que peut-être, c’est ce qui explique cette amélioration ces derniers temps.

Contrairement à sa première visite dans la région, s’il y’a lieu de se vanter d’une victoire, elle reste collective venant de l’ensemble des militants et sympathisants rpm, des membres de la fédération régionale, du Bpn-rpm, de Uf-rpm et Uj-rpm, des partis politiques de la majorité présidentielle des autorités administratifs de la région et de l’ensemble des populations, que je remercié tous.

LT : Monsieur le président combien vous a coûté cette mobilisation ?

ND : Notre appui a été essentiellement le support : les affiches, les tee-shirts, les banderoles, les casquettes qu’on a mis à la disposition de la jeunesse, dont la prise en charge de certains a été assuré par des particuliers. Bakary TOGOLA a eu à faire par exemple la confection de tee-shirts et l’honorable Yacouba Traoré a assuré l’appui en matériels. Les montants que j’ai pu lire pour la mobilisation au cours de cet événement font rire. Certains ont dit que nous avons fait venir les paysans à coups de 10 000 FCFA par personne. Est-ce que vous imaginez le nombre de personnes qui était à Sikasso ? Si on devait offrir 10 000 à chacun, le ministre Boubou CISSE allait démissionner du gouvernement. Il faut être réaliste, raisonnable, ce n’est pas toujours les moyens, on a beau sortir les moyens si les gens n’étaient pas prêts à venir, on n’allait pas atteindre une telle mobilisation. Vouloir croire que ce sont les moyens qui ont permis de sortir les Sikassois, je crois que ce serait une insulte à leur l’intelligence, à la dignité des Sénoufos. Les Sénoufos n’ont pas encore changé, ils ne sont pas à vendre. Bien sûr qu’au niveau de la section et de la Fédération, il fallait mettre un peu de ressources pour les supports. Sur les différentes contributions, on va faire le bilan après, mais présentement, je ne peux pas vous dire combien ça pu coûter !

LT Monsieur le président, la mobilisation à Sikasso a telle qu’à la IBK a pu dire ceci : « Que du bonheur»! Est-ce que ça veut dire qu’il va se présenter en 2018 ?

ND : Je crois que la décision d’être candidat ou pas dépend du président. Le souhait de la fédération des sections RPM de Sikasso est qu’il soit candidat. Nous sommes prêts à lui faire la demande. Les paysans lui ont demandé d’être candidat pour 2018. Personnellement, lors des tournées que j’ai eu à faire, les paysans ne sont pas passés par quatre chemins pour l’appeler à briguer un second mandat. Ils m’ont dit, ‘’Monsieur le Ministre, dès que vous arrivez à Bamako, dit au président que nous sommes avec lui’’. Nous attendons son mot d’ordre. Quand IBK vous dit : « rien que du bonheur », il veut parler de la communion qu’il a sentie entre lui et tous ces gens dans la rue qui venaient à lui, ce n’est pas seulement dans l’objectif de 2018. Il l’a dit en conseil, qu’il a vraiment savouré ces moments. Même si ça s’arrête là, lui IBK est comblé. Il ne peut pas remercier assez leKénédougou. C’était un moment magique entre lui et la population de ce terroir. Certainement, il ne s’attendait pas à un tel niveau d’accueil. Je crois qu’il a été surpris lui-même au point d’avoir les larmes aux yeux. Cet attachement qu’il a senti au niveau des populations, je crois que ça l’a beaucoup touché.

Propos recueillis par Amidou Keita

 

Source:  Le Témoin

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