La vérification faite par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) sur la période 2016 au 30 septembre 2019 a signalé, en plus d des irrégularités financières, des dysfonctionnements administratifs
Comme toutes les autres structures étatiques et para-étatiques vérifiées récemment par le BVG, la Société de sucrerie, N-SUKALA, n’a fait pas l’exception à la règle dans sa gestion. Le rapport publié sur cette société une gestion opaque en cours, en son sein.
Ainsi, cette gestion calamiteuse est relative aux achats de pièces de rechanges non soutenus par des pièces justificatives pour un montant de 38 162 492 FCFA ; aux frais de gestion non payés à l’emprunteur pour un montant de 3 091 872 000 FCFA ; à la commission d’engagement pour un montant de 1 545 936 000 FCFA ; aux charges d’amortissement non comptabilisées pour un montant de 1 225 455 414 FCFA. A ces irrégularités financières, s’ajoutent la provision pour dépréciation de stocks de sucre pour un montant de 2 157 935 224 FCFA ; les achats fictifs de logiciels pour un montant de 29 802 753 FCFA, soit 23 950 318 pour le logiciel de paie et 5 852 435 FCFA pour le DUA ; l’achat de carburant non justifiés pour un montant de 326 774 008 FCFA et le paiement irrégulier d’un prestataire relatif à la coupe mécanique pour un montant de 500 940 564 FCFA.
Quant aux irrégularités financières, elles découlent, d’une part des manquements aux engagements contractuels, notamment le non-paiement des frais de gestion et de la commission d’engagement dus à l’emprunteur « État malien », des paiements d’intérêts indus lors du remboursement des emprunts et d’autre part de la constitution de provisions irrégulières, de la comptabilisation irrégulière des charges d’amortissement dans les comptes et des irrégularités dans l’exécution des commandes.
La vérification a, aussi, permis de mettre en exergue, des faiblesses et dysfonctionnements relevant du contrôle interne ainsi que des irrégularités financières. Les mauvaises gestion signalées ça et là, sont entre autres : le non-respect des règles de tenue de la caisse de N-SUKALA par le chef comptable, l’absence d’ouverture d’un compte spécial devant recevoir les fonds des prêts, le non-respect de la réglementation du travail au Mali, le non-respect de l’organigramme et l’absence d’autorisation préalable du Conseil d’Administration pour la conclusion des conventions réglementées.
Pour que cette mauvaise gouvernance soit bannie à jamais au sein de la société, la mission de vérification a formulé des recommandations adressées à l’attention des responsables de N-SUKALA-SA. Celles-ci constituent de véritables outils d’aide à la décision pour le Conseil d’administration de N-SUKALA. Elles devraient, également, permettre de mettre en place de nouvelles stratégies, afin d’avoir plus de visibilité sur l’orientation stratégique de la société.
A rappeler que N-SUKALA SA est le fruit de la coopération sino-malienne qui remonte au 25 octobre 1960, soit un mois après l’accession du Mali à la souveraineté nationale. De ce fait, la société a permis la réalisation d’investissements considérables dans divers secteurs d’activités économiques du pays. Mais la particularité de l’accord d’établissement de N-SUKALA SA est la création d’une unité industrielle chargée de la production du sucre au Mali avec la participation des deux Etats (le Mali et la Chine). Cela constitue une marque de confiance et le signe d’une coopération bilatérale réussie.
Diakalia M Dembélé
Source: Journal le 22 Septembre