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Mutinerie à Kati : «Le Général Haya Sanogo a forcé la porte de ma maison… Moi, Capitaine Amadou Konaré, je préfère la mort à la trahison!»

Dans une correspondance qu’il nous a fait parvenir, le capitaine Amadou Konaré, jusque là fidèle compagnon du Général Amadou Haya Sanogo, donne sa version des faits à propos de la mutinerie survenue au camp de Kati en début de semaine dernière. Nous vous livrons le contenu du document en entier.

garde rapprochée du Lieutenant Amadou Konaré, l’ancien porte-parole de l’ex-junte

«Le capitaine Konaré devenu personne non grata au sein du comité, il fallait coûte au coûte, créer une situation pour le mettre hors jeu, depuis belle lurette.

Les éléments qui ont commis cet acte, faisaient partie de mon dispositif. Mais au jour d’aujourd’hui, le premier élément, le  sergent Sidi B Maïga est reversé dans son unité d’origine depuis maintenant huit mois pour indiscipline. Ce dernier ne m’a jamais pardonné de l’avoir reversé.

Il m’a traité de tous les noms d’oiseaux à travers des S.M.S qui tombaient périodiquement dans la boîte de réception de  mon téléphone. La semaine dernière, j’ai fait la transmission de ces messages au Chef d’Etat Major Général des Armées, lequel  devrait prendre des sanctions contre l’intéressé.

Le second, 1ère classe Moussa Keita fut également reversé pour mauvaise manière de servir et perte de matériel militaire le jour même où il a posé l’acte. C’est justement parce qu’il était mécontent de son reversement, qu’il est allé à son domicile prendre son arme et se diriger vers le P.C du comité.

D’après les informations, il avait son linceul  dans son sac à dos, avec l’intention de tuer le lieutenant Colonel Diallo, ensuite retourner son arme contre lui même. Mais la situation a pris une autre tournure que vous n’êtes pas sans savoir.

Quand on a entendu les coups de feu, un élément de ma garde s’est rendu sur place pour en savoir davantage. Aussitôt revenu en courant, il nous informe que le soldat de 1ère classe Moussa Keita a tiré sur le Lieutenant Colonel Diallo. Cela a coïncidé avec notre descente à Bamako où je suis resté, mais la situation a pris de l’ampleur avec l’arrivée d’autres soldats mecontents du comportement du 1er responsable du comité.

Le lieutenant Lassine Djiguiba Sidibé m’a alors obligé à quitter le domicile à bord de son propre véhicule et nous avons pris la direction de Bamako. Chose que Haya n’a peut n’être pas apprécié, mais il fallait que je prévienne ma famille car les deux éléments connaissant bien ma maison à Bamako et pouvaient, par conséquent y faire une descente. La vie de ma famille passe avant la mienne.

Pour revenir aux deux éléments qui ont juré de me faire payer jusqu’à leur dernier souffle, ils m’ont incriminé. Pour qui me connait, je n’ai pas besoin de me cacher derrière un homme pour poser un acte. Cela ne me ressemble pas. Si je pose un acte, je l’assume, je ne suis pas  un lâche. Mon père m’a éduqué dans ce sens que  lorsqu’un homme pose un acte même s’il doit en être égorgé il doit l’assumer.

L’acte posé le Lundi  dernier par des soldats mecontents de leur situation ne m’engage pas, je n’y suis ni de près, ni de loin mêlé. La réclamation n’est pas dans mon vocabulaire. Je suis militaire, j’ai opté pour cela ;  un militaire a pour mission de donner sa vie pour sauver l’honneur de son pays. Moi, capitaine Amadou Konaré, je préfère la mort à la trahison !

Depuis la création du comité jusqu’aujourd’hui, aucun poste  ne m’a été attribué, je ne faisais même pas partie de l’organigramme du comité. Bref, c’est vérifiable.

Ma rémunération était due aux humeurs, mais je n’ai jamais réclamé quoique ce soit, donc je ne réclamerai pas de galon. Soldat de mon statut, je me dois de porter un autre regard en ce moment que sur des galons. Le Mali a besoin de se reconstruire.

Mes frères militaires  au Nord sont entrain de lutter pour sauvegarder l’honneur de notre pays, des civils meurent, jusqu’à présent pour la cause d’un Mali Un et indivisible, l’armée malienne aussi doit en épouser le rythme en demeurant indivisible.

Je suis là pour servir mon pays et non pour combattre mes frères d’arme. Bien vrai que le Général Haya Sanogo ait décidé d’aller forcer la porte de ma maison de service en emportant, mon lit, l’armoire, salon jusqu’au tapis de sol. Bref, tous les meubles s’y trouvant. J’ai évité, en retour, tout accrochage en disant aux éléments de ne pas réagir et de les laisser tout emporter. Puisse Dieu faire triompher la vérité !

Le moment est mal choisi pour ça ! C’est une honte pour moi et pour l’armée malienne, d’autant plus que d’autres armées sont dans notre pays pour  nous aider ; des militaires maliens devraient avoir mieux à faire que de  s’entretuer. Une fois de plus, je suis innocent !

Quand au général Haya SANOGO, il sait très bien que je ne suis pas quelqu’un qui cherche la gloire et qui peut le trahir. La preuve j’étais à Kati la nuit du Mardi au Mercredi mais lorsque quelqu’un m’appelé pour me dire que des soldats veulent, m’arrêter cette nuit ou tôt le matin au motif que s’ils ne trouvent pas HAYA  je ferai leur affaire, j’ai encore quitté Kati.

Les éléments qui prennent la garde chez moi sont au nombre de quatre, la garde rapprochée également au même  nombre. C’est pour éviter d’autres pertes en vie humaine que j’ai jugé nécessaire de m’éloigner. Dans la foulée, Ils ont arrêté le Lieutenant Lassine Djiguiba Sidibé, mais je prie Allah Le TOUT PUISSANT pour que  la vérité éclate ! »

 

Capitaine Konaré           

Source: Maliba Info

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