Le 27 janvier, le camp militaire de Soumpi, du nom de cette localité située dans la région de Tombouctou [dans le nord du Mali], a été attaqué par des hommes armés non encore identifiés, faisant 14 morts chez les soldats maliens.

Peu avant, soit le 25 janvier dernier, 26 civils maliens et burkinabè dont des femmes et des enfants, avaient péri dans une autre attaque. Leur véhicule, en provenance du Burkina Faso, qui se rendait au marché de Boni, dans le centre du Mali, a sauté sur une mine. [Le 28 janvier, 4 soldats maliens ont aussi été tués lors d’une attaque par un kamikaze dans le nord-est du pays].

Toutes ces attaques n’ont pas encore été revendiquées, mais tous les regards sont tournés vers les terroristes qui écument la zone, car comme le dit l’adage : “Qui peut déféquer dans le champ du roi, si ce n’est le ver de terre?” Et c’est peu dire ! Car, au Mali, les attaques se suivent et se ressemblent.

Des attaques pour narguer le G5 Sahel ?

En effet, quand ce ne sont pas des restaurants qui sont attaqués, ce sont des camps militaires qui sont pris pour cibles par les malfaiteurs des temps modernes qui, après le septentrion [le nord du Mali], sont en train de mettre également sous coupe réglée le centre du Mali.

Pendant ce temps, la force conjointe du G5 Sahel [de lutte antiterroriste dans la région] annoncée à grand renfort de publicité, tarde à voir le jour. C’est à se demander si ces nouvelles attaques n’ont pas été perpétrées pour narguer les dirigeants de la sous-région qui passent leur temps à louvoyer [la force a été créée en 2014 par cinq États : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad].

On se rappelle ainsi qu’après Bamako où étaient réunis, le 8 janvier, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères du G5 Sahel, une autre réunion avait eu lieu le 15 janvier à Paris autour de la patronne des armées françaises, en la personne de Florence Parly, aux fins de discuter des contours devant permettre l’opérationnalisation de la force commune censée porter l’estocade aux terroristes.

Actes de désespoir

Et ce n’est pas tout. Car, au même moment était lancée en grande pompe par le G5Sahel l’opération antidjihadiste Pagnali (qui signifie “le tonnerre” en peul, une langue parlée en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale), deuxième du genre, la première s’appelant Hawbi (“vache noire”) [lancée en octobre dernier].

C’est donc clair. Pendant que les dirigeants préparent la riposte, les fous d’Allah affinent, eux aussi, leurs stratégies. Conscients qu’ils ne pourront pas tenir tête aux troupes de la sous-région, les terroristes ont décidé de multiplier les actes de désespoir, en l’occurrence les attentats kamikazes et les attaques aux engins minés.

La “somalisation” de la région Sahel est en marche, c’est le moins que l’on puisse dire. Cela dit, il y a urgence à agir, pour autant que l’on ne veuille pas que le réveil soit plus douloureux. Car tout porte à croire que traqués en Syrie, en Irak et en Afghanistan, les djihadistes du monde entier se sont donné rendez-vous au Sahel.