Ce jeune loup politique aux longues dents de la classe politique malienne, Moussa Mara, ancien PM veut par tous les moyens se frayer un chemin. Pour ça, rien n’est trop grand, ni trop osé : pour se faire voir dans le brouhaha des invectives politiques contre le régime, cet homme n’hésite pas à haïr la main qui l’a nourrit. Lors de sa récente descente de terrain, il a dit tout de go que le président IBK manque de décision, de principe et de contenu. Moussa Mara a oublié qu’il a acquis la notoriété politique grâce à cet homme qui l’a nommé PM pendant qu’il n’avait qu’un seul député à l’Assemblée. Ce n’est pas tout : il n’avait aucune expérience en la matière. Sauf pour les présumées compétences qu’il était censé incarnées. L’incohérence politique dont il a fait preuve, d’autant qu’il vantait, il n’y a pas longtemps les louanges du président IBK, le rattrapera-t-il ?
Aussi prétentieux que capricieux, le président de Yèlèma, Moussa Mara, car c’est de lui qu’il s’agit, paraît, ne donne pas autre figure de la politique que celle de la démesure, le manque de reconnaissance et la trahison accomplie. En s’en prenant à IBK, comme il l’a fait, à Mopti, lors du congrès de son parti, Mara, qui a d’ailleurs décidé de claquer la porte de la majorité, s’est plutôt desservi, aux yeux de l’opinion publique qui retient encore de lui qu’il est devenu PM grâce à la seule volonté du président IBK, lequel a retenu, ce jour-là, comme seul critère, celui de la compétence au service du Mali. Si le parcours de ce jeune loup aux dents longues s’est interrompu brutalement, ce n’est pas la faute d’IBK.
Plutôt que de faire son propre mea-culpa politique, il n’a pas mieux fait que de s’en prendre violemment à IBK, qualifié, par lui, comme manquant de contenu et de principe, oubliant, par-là, que c’est ce dernier qu’il tient aujourd’hui sa aura politique, pour avoir été aux commandes de la Primature. Mara n’est-il pas entrain lui-même de faire douter les citoyens du fondement politique de la décision qui l’a porté à la tête de la Primature ?
L’histoire de ce jeune responsable de partis est parti, en 2013, de la volonté des jeunes candidats, présidents de partis, à l’époque, de fédérer leurs actions dans un regroupement, dénommé «les Partis Unis pour la République» (PUR), en vue de soutenir le candidat IBK à la présidentielle. On dit de lui qu’il avait trahi, toute honte bue, à une coalition de partis, décidée de se trouver un champion pour la présidentielle. Battu à plate couture par le président de la Codem, Housseini Amion Guindo, à la suite d’un vote, il n’a pas hésité à quitter les siens pour faire cavalier seul, avant de relier au second tour les PUR.
Autre fait d’arme politique de ce champion de la pirouette politique : lors du coup d’Etat en 2012, grand fervent défenseur de la junte militaire, tout le monde l’a vu rejoindre la CSM (Convergence pour sauver le Mali). On le sait, depuis, il se fait rare dans l’entourage de Kati qui ne fait plus recette. Ce n’est qu’après sa tragique visite à Kidal, avec à la clef la perte de cette ville par l’armée, et sa sortie du gouvernement, bien après, que cet homme qui vantait les mérites d’IBK à tout bout de champ s’est retrouvé comme le plus grand pourfendeur du régime. Sans vision, ni cap, comme le dirait le chef de file de l’opposition, il s’est illustré au cours de la révision constitutionnelle, en se lançant dans l’invective politique.
Autre illustration de l’inconstance politique de cet homme : c’est lui qui disait, il n’y a pas longtemps, que la gestion de la crise au nord ne se fera pas dans l’immédiat. «Ça prendra du temps ». Voilà qui sort aujourd’hui, au gré de ses manœuvres politiciennes, pour critiquer le régime sur le terrain de la sécurité.
Va-t-il convaincre les Maliens sur le terrain des invectives politiciennes ? Peut-il se donner une nouvelle virginité politique en s’en prenant sans pudeur au régime IBK ? En tout cas, la politique est bien la politique, mais la tradition du pays est également bien ancrée dans la mémoire collective qui sait montrer au menteur son mensonge ; au traite sa part de trahison accomplie. Et c’est bien le risque que court ce jeune loup aux dents longues qui semble bien renier les valeurs ancestrales du pays.
Oumar KONATE
Source : La Preuve