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Moussa Mara justifie le limogeage de Soumeylou Boubeye Maïga de son gouvernement

La démission du ministre de la défense, un baron de la vie politique malienne, n’a pas fini de révéler ses dessous. Ce départ, qui était présenté hier comme un acte volontaire, est en réalité un limogeage que le premier ministre n’hésite plus à justifier dans les medias.

 

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Pour se laver de toute responsabilité, après l’offensive chaotique sur Kidal, Moussa Mara affirmait que c’étaient « les militaires maliens » qui avaient « décidé d’attaquer » de leur propre chef, et que « l’autorité politique n’avait pas donné d’ordre dans ce sens. » Il assurait, à cette époque, que « les responsabilités seront situées ».

La logique, après avoir nié la responsabilité de son gouvernement et du président IBK, aurait voulu que les sanctions promises visent des militaires. Cependant, et à la grande surprise générale, c’est le ministre de la défense, Soumeylou Boubeye Maïga, qui se trouve être contraint de démissionner. Une démission forcée que Moussa explique aujourd’hui par une « mesure de redressement ».

Moussa Mara sur rfi : « Il y a eu des difficultés majeures sur le terrain qui ont constitué pour nos forces armées et de sécurité des occasions de perte du terrain, et qui nécessitent que des mesures de redressement soient prises. Le départ du ministre de la défense figure parmi ces mesures de redressement »

Mara cherchait donc un bouc émissaire, et Soumeylou Boubeye Maïga, qui se trouvait au mauvais poste, au mauvais gouvernement, a été le malheureux élu.

Le premier ministre change désormais de discours. Le temps où lui et son ministre de la communication mettaient tout le fiasco du 21 mai sur le dos de l’armée est révolu. Tout en reconnaissant ne pas ignorer celui qui a donné l’ordre d’attaquer les rebelles, le premier ministre affirme cependant qu’il n’y a eu aucune arrestation au sein de l’armée malienne.

Cette politique qui consiste à défendre d’une part qu’aucun politique n’a donné l’ordre, pour ensuite limogé un ministre, laisse croire que toute la vérité n’a pas encore été dite sur les causes réelles de la débâcle de l’armée à Kidal.

Dans cette nouvelle posture du « sauve qui peut », Moussa Mara semble bénéficier de l’entière confiance du président IBK.

« Le chef d’Etat me fait confiance et me confie une responsabilité. Quand il estimera me retirer cette responsabilité, il prendra une décision qui sera tout à fait une décision républicaine et logique. Je ne pense pas que nous soyons là aujourd’hui. Nous travaillons en parfaite harmonie. On est en parfaite synergie. »

A défaut d’avoir la tête du premier ministre, l’opposition devra donc se contenter de celle du ministre de la défense.

Quant à l’opinion malienne, nous sommes invités à ne plus chercher à savoir qui a « jeté notre armée en pâture » car, pour Moussa Mara, « aujourd’hui, la question n’est plus qui a donné l’ordre, qui n’a pas donné l’ordre. »

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