Véritables chaises musicales au sein du parti de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. À peine Yéléma annonce en grande pompe l’arrivée dans ses rangs du député déserteur du parti présidentiel, le bouillant Bafotigui Diallo que toute sa section de Diré bascule, le 15 juillet à la Codem. Mais avant, le 6 juin dernier, ce sont plusieurs cadres de la direction nationale, dont des membres fondateurs qui avaient claqué la porte. Signes de déclin ou mutations logiques au sein des jeunes formations politiques ?
Le président du parti Yéléma, Moussa Mara auquel les partants reprochent la violation des principes fondateurs du parti, tels que la méritocratie, le leadership jeune, la responsabilisation de la base entre autres, qui regrette et déplore ces départs et souhaite bonne chance à ses camarades. Pour l’ancien Premier ministre qui ne souhaite entretenir aucune polémique sur ces départs, « la vie politique ne doit pas être un terrain d’inimitié, nous indiquons tous vouloir le bonheur des Maliens, ceux d’entre nous qui méritent cela, que Dieu favorise leur accession au pouvoir. Si ce sont nos camarades partants, nous en serons heureux, le plus important est le bonheur des Maliens ».
Pour Moussa Mara, ces départs bien que regrettables n’ébranlent pas les fondements, l’idéal et l’ambition du Parti Yéléma qui, dit-il, est très loin du parti que beaucoup ont présenté, il y a plusieurs années comme à la solde d’une seule personne en l’occurrence lui-même.
« C’est un parti constitué à partir du néant, par des centaines de cadres de conviction. Des milliers d’autres sont venus les rejoindre et chaque semaine nous recevons des adhésions de personnes convaincues par nos idéaux et notre trajectoire. Nous n’avons aucune promesse matérielle à faire à qui que ce soit et ne donnons absolument rien à personne, car cela n’est pas conforme à nos principes ».
Fier de ces principes, Moussa Mara rappelle que Yelema est l’une des rares formations politiques au Mali qui limite le mandat de ses responsables y compris son président. C’est conformément au respect des textes fondateurs du parti que l’année prochaine, en 2020, le président fondateur de Yéléma passera le témoin.
« Au terme de neuf ans de présidence, je quitterais ce poste pour continuer à militer au sein du parti. Quelqu’un s’autre prendra cette responsabilité et on continuera à avancer, car personne n’est indispensable. Ce parti-là ne peut être au garde-à-vous devant qui que ce soit », martèle l’ancien Premier ministre.
Dans quel état, Moussa Mara, transmettra le parti à son successeur ? En termes de poids politique, le parti YELEMA aujourd’hui, c’est 80 membres du comité exécutif central, et 80 membres du comité exécutif central dans chacun des 49 cercles du pays, dans chacune des six communes de Bamako et dans chacune de près de 400 autres communes à l’intérieur du pays sans oublier chacun d’environ 70 pays où vivent des Maliens en dehors de notre pays.
En termes d’élus, Yéléma c’est près de 400 élus et 15 maires, sans compter les dizaines de maires et d’autres élus dont récemment un député qui l’ont rejoint.
Sur l’échiquier politique, c’est sans conteste un parti qui compte et pèse, « un parti en croissance, en développement et en marche vers la consécration », selon Moussa Mara.
Source : Info Matin