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Moussa Alassane Diallo, Président de l’APBEF : -« L’Etat doit favoriser la création d’une banque publique d’investissement » – « Il faut créer un ministère chargé de la gestion des espaces aménagés »

moussa alassane diallo president apbef conference bceao bnda Dans sa présentation sur « le financement des projets structurants pour une croissance économique soutenue et durable : Agriculture-Energie-Infrastructures » lors de la 6ème édition des journées de concertation Banques-Presse privée, le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Mali (APBEF), Moussa Alassane Diallo, a fait d’importantes recommandations.

Avec une bonne maîtrise du thème, le Président de l’APBEF, non moins Président Directeur Général de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) a commencé son exposé en rappelant la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés. Selon Moussa Alassane Diallo, des actions d’envergure s’imposent pour une véritable relance économique avec le secteur privé comme moteur. « L’Etat se doit de réunir certaines conditions préalables. C’est dans ce cadre que le gouvernement du Mali à travers le ministère en charge de la promotion des investissements et du secteur privé, et le Groupe de la banque mondiale envisage d’organiser à Bamako en novembre 2016 un forum sur le thème ‘’investir au Mali’’ ». A en croire le Président de l’APBEF, « les projets structurants se caractérisent par leur capacité à provoquer un effet multiplicateur et durable sur le développement économique, social, induire des transformations structurelles profondes au regard de leurs effets d’entrainement, avoir un effet transversal sur plusieurs secteurs de développement, résorber le chômage des jeunes pour la création d’emplois durables ».  Parmi ces projets, il a cité entre autres, les barrages hydro-électriques, les aménagements hydro-agricoles, les routes, les ponts et chaussées, les centrales électriques.

Levier pour accélérer une croissance économique

Selon Monsieur Diallo, « au Mali, les activités agricoles occupent environ 75% des populations actives, procurent au pays 40% de son PIB ». Les exportations de produits agricoles représentent une part importante des recettes d’exportation. Le conférencier reconnaît que l’agriculture au Mali demeure tributaire des aléas climatiques. Il s’est appesanti sur la restauration et le maintien de la fertilité des sols, la préservation de l’environnement et la diversification des programmes de recherche agronomique. Une vulgarisation des techniques et technologies intensives appropriées, a-t-il laissé entendre, passe par le financement des programmes d’appui à la professionnalisation des producteurs. Pour le patron de la banque verte, « la valorisation de l’important potentiel hydro-agricole au Mali doit constituer l’un des axes majeurs au développement rural ». Il privilégie le développement des agropoles. « La mobilisation des lignes de crédits spécifiques auprès des institutions internationales et des bailleurs de fonds s’avère nécessaire pour asseoir toute politique de développement rural durable », a expliqué Moussa Alassane Diallo. « Il faut créer un ministère en charge de la gestion des espaces aménagés. Le ministère de l’agriculture va s’occuper de la formation des paysans et de la vulgarisation des techniques agricoles », a-il-plaidé en faisant part de ses propositions de réorganisation des organismes comme l’Office du Niger.

Pour combler le déficit électrique chronique qui pèse sur la croissance et le développement, le Président de l’APBEF est persuadé de la piste des énergies renouvelables, fournies par le soleil, l’eau, le vent, la chaleur, les marrées ou encore la croissance des végétaux.

Le développement des infrastructures, a-t-il précisé, est essentiel à la croissance. « Des routes, des chemins de fer, des aéroports de bonne qualité et des voies navigables, disposant d’un bon réseau de connectivité sont indispensables pour le maintien de l’activité et de la croissance de nombreux secteurs économiques ».

Selon lui, il faut réhabiliter le chemin de fer Dakar – Bamako et réaliser de nouvelles lignes pour rallier les ports d’Abidjan et de Conakry. Ce qui contribuera à désenclaver définitivement le pays et permettre de réaliser des économies importantes sur les coûts du transport des marchandises. Dans les zones inondables, il invite à développer les voies navigables pour soulager les populations et écouler rapidement les productions locales. Aussi, il suggère le développement du transport aérien qui reste indispensable. Moussa Alassane Diallo a la ferme conviction que « le financement des infrastructures peut être un puissant levier pour accélérer une croissance économique soutenue et durable ».

500  milliards de FCFA sur 5 ans

A l’en croire, « la réalisation de ces projets nécessite des ressources financières longues et importantes et le retour sur investissements peut s’étendre sur plusieurs années. Les banques doivent contribuer aux réflexions stratégiques sur le financement des projets structurants et créateurs d’emplois ». Compte tenu de leur caractère commercial, les banques ont des marges de manœuvre limitées pour s’engager dans le financement de ces projets. Pour pallier cela, il met en avant le partenariat public-privé et la possibilité pour l’Etat de garantir les banques auprès des organisations financières internationales. Mieux, il propose la création d’une banque d’investissements. « L’Etat doit favoriser la création d’une grande banque publique d’investissements destinée à soutenir le financement du secteur productif et à soutenir les grands travaux qu’il va entreprendre. Il est vrai que le paysage bancaire est riche de quatorze banques et de trois établissements financiers, mais aucune d’entre elles n’est spécialisée dans le domaine vu les contraintes de disponibilité des ressources longues très importantes », a-t-il ajouté.

Il recommande à l’Etat « d’affecter 500  milliards de FCFA sur 5 ans à chacun des secteurs : agriculture-Energie-Infrastructures, c’est-à-dire 100 milliards de FCFA par an. Cette situation conduira à une allocation budgétaire de 300 milliards de F CFA par an et 15% du budget total. Globalement, il s’agit d’allouer 1 500 milliards de FCFA aux infrastructures pendant 5 ans ».

Le Président de l’APBEF appelle aussi l’Etat à accorder 30% des marchés des grands travaux exécutés par les firmes internationales aux entreprises nationales.

C . Doumbia

Source : le Challenger

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