Les mototaxis sont désormais très fréquentes dans la circulation routière à Bamako. La plupart des conducteurs sont des jeunes à la recherche de leur pitance journalière. Certains prennent alors de gros risques en exerçant pendant des heures tardives de la nuit et s’exposent du coup à l’insécurité. D’où les récents cas d’agressions suivies de mort d’homme.
Mardi dernier, les conducteurs de mototaxis sont sortis massivement pour manifester leur mécontentement contre les agressions dont ils sont victimes. Dans l’intervalle d’une semaine, disent-ils, quatre d’entre eux ont été tués par des bandits qui prennent l’apparence d’inoffensifs clients.
Selon Seydou Koné, conducteur de mototaxi, «nous sommes en cortège aujourd’hui parce que nous sommes malheureux», dit-il, avant d’ajouter qu’ils ont perdu quatre collègues en une semaine. «Trop c’est trop !», déplore-t-il.
Ces manifestants en colère demandent aux autorités de renforcer les dispositifs sécuritaires de la ville. Aussi, suggèrent- ils à l’Etat d’attribuer des plaques minéralogiques (immatriculations) à toutes les mototaxis.
Au lendemain de la manifestation, le directeur général de la police Nationale a, dans un communiqué, indiqué que les dessous des ponts et les berges du fleuve Niger servent de repaire à des bandes de malfrats et de trafiquants, occasionnant ainsi un trouble à l’ordre public insupportable pour la population de Bamako.
En vue d’éradiquer ces foyers criminogènes, la police a lancé le mardi 09 novembre 2021 de 19 heures à 22heures, une opération d’envergure pour déloger les malfrats se trouvant en ces lieux.
Selon le communiqué de la Direction Générale de la police, au cours de cette intervention baptisée «coup de pied dans la fourmilière», une quarantaine d’individus suspects ont été ainsi arrêtés et font en ce moment objet d’enquête. La procédure suit son cours.
La direction nationale de la police rappelle dans ce communiqué que ce type de descente de police se poursuivra dans les semaines et mois à venir et elle en appelle à la population pour mettre à sa disposition tous les renseignements permettant la localisation et l’arrestation des criminels.
Pour autant, avant bien l’arrivée des mototaxis au Mali particulièrement à Bamako, les cas de vol de motos étaient monnaies courantes dans la capitale malienne. Et on déplorait de nombreux cas d’agression de motocyclistes.
Il revient, en tout état de cause, aux usagers et conducteurs de mototaxis d’être prudents et de limiter leurs champs d’intervention pendant les heures tardives et en certains lieux. Notre sécurité commence d’abord par nous-mêmes.
Kossa Maiga
Source : Canard Déchainé