Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita semble désormais être sur pied de guerre contre ses adversaires, au-dedans comme au dehors de la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP. Vilipendé par ses anciens collaborateurs, trainé dans la boue par l’Opposition, lâché par les religieux, IBK est aujourd’hui acculé jusque dans son dernier retranchement, d’où une
virulente exaspération envers et contre tous. Il est d’autant plus irrité qu’il agit aujourd’hui suivant ses sentiments, pas en se fondant sur la raison. Sinon, comment comprendre sa brusque décision de limogeage du 4èmevice-président de l’ADEMA, Moustapha Dicko, de son poste de conseiller spécial, chargé de la Francophonie, au seul motif qu’il est candidat à la candidature de l’ADEMA. Cette décision, loin de lui être bénéfique, étale encore une fois de plus ses lacunes dans le management des hommes. Les réactions d’IBK, ces derniers temps, s’apparentent à celles d’un candidat qui tient un discours de défaitiste. Pour rappel, lors de sa rencontre avec les forces vives de Gourma Rharous, profitant de l’occasion qui lui était offerte et content du soutien qu’il a trouvé merveilleux, il a voulu solder les comptes de ses détracteurs et certains leaders religieux en tenant des propos offensants à leur endroit dont voici quelques échantillons : « …les gens disent du n’importe quoi, souvent des propos qui frisent la mal éducation…. Bon, c’est le prix à payer pour la démocratie… ». Ou encore : « … Des hommes de foi, des vrais hommes de foi, pas des hypocrites …. ». Ces propos traduisent chez IBK, non seulement le degré d’irritation, mais aussi et surtout le signe de désespoir.
Aujourd’hui, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que le Président de la République est dans de beaux draps. Rien qu’en se référant aux différents départs au sein de la Majorité et parmi ses proches, entre autres, Moussa Mara, Mountaga Tall, Mamadou Igor Diarra, Kalfa Sanogo, Modibo Koné, et une frange majoritaire de l’ADEMA, il y a de quoi comprendre son exaspération. Selon des sources proches de la Présidence, on soupçonne d’autres partis, des leaders religieux et de la société civile, d’être déjà en contact avec l’Opposition ou d’attendre l’officialisation de certaines candidatures pour les rejoindre avec armes et bagages. Un remaniement ministériel serait même imminent pour débarquer tous ceux qui hésitent encore à apporter leur soutien à la candidature d’IBK. Les ministres ADEMA seraient en tête de liste pour leur incapacité à imposer la volonté d’IBK aux abeilles qui semblent déterminées à présenter un candidat bon teint au premier tour.
Comme pour dire que les semaines à venir risquent de nous réserver d’innombrables et d’énormes surprises désagréables.
Youssouf Sissoko
Inf@sept