Les autorités maliennes ont toujours nié collaborer avec les mercenaires de Wagner.
Après l’offensive-éclair récemment menée par Wagner à l’intérieur du territoire russe, le ministre des Affaires étrangères de ce pays, Sergueï Lavrov, a fait une sortie très remarquée. L’occasion pour lui d’assurer que le groupe paramilitaire « va poursuivre ses opérations au Mali ».
Le chef de la Diplomatie russe a justifié la présence du groupe Wagner au Mali par le fait que c’est à la demande des autorités de transition de ce pays. Lequel, poursuit Sergueï Lavrov, a été « abandonné par les Français et d’autres partenaires européens ». Pour lui, ces derniers ont réduit la présence de leurs forces antiterroristes en fermant leurs bases militaires au Mali.
Il a également affirmé que les Occidentaux ont laissé le Mali seul face à « ces bandits ». C’est la raison pour laquelle il indique que le Mali s’est tourné vers le groupe paramilitaire pour « assurer la sécurité des dirigeants ». M. Lavrov a aussi indiqué que la rébellion armée du groupe Wagner en Russie n’allait rien changer aux relations que le pays entretient avec ses alliés africains.
Ce n’est pas la première fois que le ministre russe des Affaires étrangères confirme la présence de Wagner au Mali. Dans une sortie en février dernier, il avait même révélé que cette présence s’est faite sur « sur une base commerciale » et affirmé que les représentants de ce groupe n’avaient « rien à voir avec l’Etat russe ».
Depuis février 2021, quelques mois avant ce déploiement des paramilitaires au Mali confirmé en décembre de la même année, M. Lavrov avait évoqué une « prise de contact » entre le Mali et des compagnies privées de sécurité en Russie. Pourtant, lors de son séjour au Mali, le 7 février dernier, il avait évité d’aborder le sujet saluant la coopération que son pays entretenait avec le Mali sur les plans sécuritaire et politique.
Les autorités de la Transition au Mali n’ont jamais reconnu officiellement la présence des éléments du groupe Wagner considérés comme des mercenaires sur leur territoire. Au contraire, elles ont toujours affirmé qu’il s’agit d’ « instructeurs russes déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale d’Etat à Etat ». Une déclaration que cette nouvelle sortie de Lavrov risque de compromettre. D’ailleurs, certaines sources évoquent qu’avec la nouvelle tension qui oppose la Russie au groupe Wagner, le Mali serait amené à faire un choix.
APA