L’armée française de l’opération « Barkhane » n’est pas à sa première déclaration de tuerie d’un chef djihadiste ou rebelle sans donner la preuve exacte de l’information diffusée avec précipitation. Combien de fois, elles ont déclaré en grande fanfare que Ben Mokhtar surnommé le borgne avait été tué ? Au moins plus de trois fois, Or le terroriste algérien court toujours. Au sujet de Iyad Ag GHALI il ya eu plusieurs versions, pourtant le natif de Kidal continue à narguer la communauté internationale. Il faut également signaler le cas du sinistre chef de Boko Haram Abubakar Checao donné pour mort à plusieurs reprises.
Rappelons ceux-ci ont vécu très longtemps après la diffusion de ces informations sans preuves concrètes. Voilà encore qu’à la veille du Maouloud, Barkhane nous informe à travers un communiqué de l’Etat-major général des armées françaises sans préciser le lieu et l’heure de ce raid qui a causé la mort de la bête noire Amadou KOUFFA. C’est donc plus tard que des sources locales ont indiqué avoir entendu des détonations, dans la zone de Kourou et Namana, deux grandes mares situées dans la commune du Farimaké, dans le cercle de Youwarou, au nord-ouest de Mopti. Cette zone est considérée comme l’un des repaires les plus prisés par les hommes d’Amadou KOUFA et, quelques fois, par ceux de la Katiba Sèrme (ex-Ansar Dine Sud). Cette opération a d’ailleurs été confirmée par des sources officielles, notamment la ministre française des Armées Florence Parly. Elle a indiqué qu’il s’est agi d’une opération très complexe qui a nécessité l’intervention des avions Mirage 2000, des hélicoptères Tigre et Gazelle, des drones Reaper, un ravitailleur Hercule C-135 et des hélicoptères de manœuvres. Cela, en plus des troupes engagées au sol. Le bilan de cette opération fait état d’au moins une trentaine de présumés terroristes abattus dont des chefs. L’Etat-Major des armées françaises insiste que, parmi les victimes y figureraient probablement le chef de la Katiba d’Ansar dine du Macina ‘’Amadou KOUFFA et ses principaux cadres’’. Dans un premier temps, les français n’ont pas mentionné la participation des troupes maliennes dans cette opération surprise et très complexe. Même si les FAMA n’ont pas participé aux frappes, elles ont qu’à même donné la première matière d’une telle opération, c’est-à-dire les renseignements et l’infiltration dans les rangs de l’ennemi. Ces actions étaient indispensables pour une telle opération complexe ayant mobilisé du matériel volant. Quelles preuves, l’armée française a-t-elle exhibé au peuple malien ?
En comparaison, lors de l’opération qui a permis d’abattre, en février 2013, l’un des principaux chefs d’AQMI, Abdelhamid Abou ZEÏD, dans la région de Kidal, Paris n’a pas hésité à reconnaître et à saluer la participation des militaires tchadiens. Ces derniers ont d’ailleurs été les premiers à montrer les images d’Abdelhamid Abou ZEÏD mort et ses complices capturés. Alors que pour le cas de Amadou KOUFFA, sept jours après l’annonce de sa mort, il n’y a toujours pas d’image. Ce qui a amené le peuple à douter de sa mort. Surtout que sur les réseaux sociaux sur lequel il a l’habitude de communiquer, les proches de KOUFFA ne cessent de démentir l’information relative à sa mort. Selon une source très crédible qui s’est confiée au journal l’Indépendant sous le sceau de l’anonymat ‘’Kouffa a échappé à cette frappe, mais il a perdu beaucoup d’hommes. Aussi, il convient de préciser que par rapport à la mort de Abdel hamid Abou ZEÏD, la France n’a confirmé cette information qu’une dizaine de jours après l’annonce faite par le Président Tchadien Idriss DEBY, preuve à l’appui. En ce temps, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius avait justifié cette attitude par le fait que des tests ADN devaient être ‘’pratiqués afin de confirmer le décès d’Adou ZEÏD. Il semble donc que pour le cas de KOUFA, nous ne savons pas s’il y a une possibilité de faire des tests d’ADN si l’on sait que sa mort a été annoncée seulement 24 heures après. Ce qui a renforcé les suspicions.
Les français ont plus d’un tour dans leur sac en termes de propagande en information. Le peuple malien et les FAMA ne doivent pas jubiler encore, tant qu’il n’y a pas de preuve irréfutable. Les français disent ‘’tiou’’ et ensuite ‘’tia’’, sinon à la fois ‘’tiou-tia’’. En tout cas si l’information de la mort d’Amadou KOUFFA est réelle, le centre du Mali pourra-t-il être sécurisé par les FAMA ? C’est à travers cette sécurisation que l’on saura si l’équipement des FAMA a porté ses fruits. Un magazine américain a révélé qu’en Afrique de l’ouest le Mali a été le pays qui a le plus dépensé pour acquérir du matériel militaire. Le montant 275 millions de dollars
Badou S. KOBA
Source: Le Carréfour