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Moribabougou : Le double visage d’un promoteur d’école

Le juge du Tribunal de travail recevra ce mardi Yaya Dembélé, promoteur du complexe scolaire de Moribabougou, et quatorze de ses enseignants pour régler un différend qui les oppose depuis quelques jours. Sur ordre du promoteur, le censeur aurait remercié des enseignants.

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S’estimant licenciés abusivement, quatorze enseignants d’un complexe scolaire de Magnambougou assignent en justice le promoteur. Celui-ci se dit prêt à répondre au tribunal le 15 novembre, mais dément avoir licencié qui que ce soit. Il s’accroche plutôt à la thèse de  l’abandon de poste par les professeurs.

A la rentrée scolaire 2015-2016, le promoteur décide de payer les enseignants à 1250 F CFA de l’heure contre 1500 F CFA, voire plus dans beaucoup d’établissements.

Les enseignants finissent par demander que le taux soit porté à 1500 F CFA, ce que le promoteur refuse arguant des difficultés de trésorerie. Les enseignants observent une grève 72 h. Ils enchaînent avec une autre grève d’une semaine. Informée de la situation, l’Académie de Koulikoro tranche et contraint le promoteur à revoir le taux horaire. Un consensus est trouvé autour de 1400 F CFA.

Cela a été un coup dur pour le promoteur, car il avait non seulement l’Académie à ses trousses, mais aussi certains parents d’élèves qui payaient cher pour la formation de leurs enfants ont fini par bouder l’école faute de performance.

Pour se prémunir des conséquences fâcheuses de leur grève, les enseignants s’unissent et font un protocole d’accord avec la direction qui indique qu’aucun gréviste ne sera sanctionné. Mais lors du conseil de la rentrée 2016-2017, tous les enseignants ne sont pas associés, notamment un membre affluent de la grève de l’année dernière du nom de Jean-Marie Sanou.

  1. Sanou affirme avoir été remercié par le promoteur pour les troubles l’année dernière. Les autres enseignants décident dès lors de le soutenir, exigeant son retour. Interpellé, le promoteur dit l’avoir remplacé parce qu’il est juriste de formation chargé de cours de français. Toutefois, la personne qui le remplace n’est pas diplômée en lettres, d’où le relent de règlement de comptes.

Les enseignants déposent un préavis de grève de 72 h. Le promoteur instruit à son censeur de recenser tous ceux qui sont concernés par cette grève pour des mesures à prendre. Quatorze enseignants manifestent leur volonté de suivre le mot d’ordre.

Ils sont systématiquement payés par la comptabilité en fonction des heures dispensées et remerciés avec cette phrase : “Le jour où vous déciderez de ne plus aller en grève la porte du complexe vous sera rouverte”.

Le Tribunal de travail tranchera.

Zoumana Coulibaly

Source : l’indicateur du renouveau

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