L’USAID à travers le Centre international pour le développement des engrais (IFDC) met en œuvre depuis 2014 un projet dénommé « USAID FDP MD Project » qui développe deux technologies adaptées : le placement profond de l’urée (PPU) et la micro-dose (MD) pour accroître la production agricole au Mali.
Cette initiative qui se focalise sur la diffusion à grande échelle des deux technologies ambitionne de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus des petites exploitations agricoles et des agro-entrepreneurs ruraux. Elle est exécutée entre 2014 et 2017.
Au cours de chaque campagne, les responsables de l’IFDC organisent dans la zone d’intervention du projet des journées de visite commentée sur le terrain. Cette visite est l’occasion de permettre à un plus grand nombre de paysans de découvrir dans un champ d’application, l’impact sur les cultures de la technologie innovante.
Pour cette année en zone Office Riz Mopti, c’est le périmètre moyen de Sofara dans le Cercle de Djenné qui a accueilli le samedi 26 novembre l’équipe IFDC conduite par Amadou Sissouma, l’assistant du coordinateur national du projet basé à Mopti, L’activité a enregistré la présence du directeur général de l’Office Riz Mopti, Lassine Dembélé, du chef de zone ORM de Sofara, Amadou Touré, du président de la société coopérative des producteurs du périmètre moyen, Balla Touré et de nombreux autres paysans de la localité.
Le choix du périmètre moyen de Sofara pour abriter cette activité ne relève pas du hasard. Dans cet aménagement destiné à la riziculture de maîtrise totale de l’eau d’une superficie de560 ha, la technologie est appliquée sur 460 ha soit 82,14% par 810 exploitants dont 68 femmes. C’est le champ du président de la coopérative qui servi de parcelles de démonstration. A ce niveau le directeur général de l’ORM, Lassine Dembélé a sommairement expliqué la technologie introduite par le projet qui consiste à transformer l’engrais en granulés appelé Bomboni et la technique de son application. Dans la présentation de ses avantages comparatifs, il a souligné « qu’avec l’application PPU (Placement profond de l’urée), le paysan utilise sur un hectare seulement 113 kg d’engrais au lieu de 200 kg à la volée ».
Le placement du granulé à 7 ou 10 cm de profondeur permet de mieux valoriser le potentiel d’azote, d’accroitre la production de 15 à 30% et de réduire le coût de production de 30 à 60%. De l’avis du technicien il permet de lutter contre la dégradation de l’environnement car avec l’utilisation de l’engrais à la volée l’ammoniaque qui se volatilise contribue à augmenter les gaz à effet de serre.
Pour l’assistant du coordinateur national, Amadou Sissouma des résultats encourageants sont enregistrés dans l’application du PPU dans la région qui est passé de 20 ha de démonstration en 2014 à 40 en 2015 et 17.125 ha pour la campagne 2016 -2017. Un des motifs de satisfaction est l’engouement suscité par l’initiative et son appropriation par les producteurs de la zone d’intervention du projet.
En réponse à la seule préoccupation posée par les paysans à savoir l’accès à la granuleuse (la machine qui transforme l’engrais conventionnel en granule) M. Sissouma a indiqué que l’IFDC a déjà fourni des efforts dans ce sens en aidant la région à acquérir 6 machines.
Pour le président de la société coopérative des producteurs du périmètre moyen de Sofara, Balla Touré, l’ initiative de l’USAID et du Centre international pour le développement des engrais (IFDC), est une opportunité pour lutter contre la pauvreté et la faim en milieu paysan. « Nous souhaitons que la subvention puisse aussi porter sur l’engrais granulé » a-t-il développé.
Au regard de la mission assigné à sa structure, celle de faire la promotion de la filière riz, le directeur général de l’Office riz Mopti a salué la contribution de l’IFDC dans l’amélioration de la productivité du riz à travers la promotion de la fertilisation à moindre coût. « Nous nous engageons à faire la promotion de cette technologie qui a un impact direct sur la production et le revenu des producteurs », a-t-il conclu.
D. COULIBALY
Amap-Mopti
Source : L’ Essor