La vieille Mariam Sangaré, âgée de 112 ans, a perdu la vue depuis plus d’une quinzaine d’années. Mais elle identifie ses enfants, petits enfants et autres
La visite chez la personne la plus âgée du District de Bamako est une tradition bien établie dans le cadre du mois d’octobre, dédié à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion. C’est dans cet esprit que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, s’est rendu, samedi dernier à Niomirambougou en Commune III, au chevet de Maïmouna Sangaré, doyenne d’âge du District de Bamako avec ses 112 ans.
C’était en présence des membres du gouvernement, notamment la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, le ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra, et d’autres personnalités.
La doyenne d’âge du District de Bamako vit dans une famille Diarra où, le chef de l’État a été accueilli par le maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, les parents et voisins de la famille. C’est la quatrième fois que Maïmouna Sangaré reçoit la visite des plus hautes autorités dans le cadre du Mois de la solidarité. Née vers 1909 à Bamako, celle qui porte le statut de doyenne d’âge de Bamako est mère de 4 enfants. Comme on peut l’imaginer l’âge ne rime pas forcément avec la bonne santé.
Au regard de la santé précaire de la doyenne d’âge, on la nourrit avec des soupes et du lait. Elle se déplace dans un fauteuil roulant. Il faut aussi préciser qu’elle a perdu la vue, depuis plus d’une dizaine d’années mais du fait du développement de son sixième sens, elle identifie sa progéniture, ses petits enfants et les voisins à leur voix. Veuve depuis les années 90, la plus âgée de Bamako était un inconditionnel fan des contes de Djéli Baba Sissoko à la radio nationale.
Il ressort des explications fournies par la famille que depuis sa tendre enfance, la doyenne d’âge aimait faire le petit commerce, une activité qu’elle a toujours exercée jusqu’à sa vieillesse.
Maïmouna Sangaré a fait des bénédictions pour la Nation malienne et invité le président de la Transition à combattre le chômage des jeunes, ce qui permettra d’apaiser le pays.
Le ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés a rappelé l’entraide et la fraternité qui doivent prévaloir dans notre pays surtout en ce Mois de la solidarité. Il a indiqué que le Mali est un pays de valeurs fondées sur le respect dû à l’âge.
«Nous devrons savoir que les personnes âgées sont pleines d’expériences, en profiter mais surtout prendre soin d’elles. Ainsi, on aura la Miséricorde d’Allah», a relevé Oumarou Diarra. Et d’estimer que la visite du président de la Transition chez la doyenne d’âge de Bamako est un signal fort. Il faut mettre à profit, a-t-il lancé, ce Mois de la solidarité pour demander aux Maliens d’agir en faveur des plus démunis. Selon lui, la plus grande solidarité est celle que nous offrons à nos compatriotes.
Il a rappelé les actions posées par le président Goïta dans le cadre de ses œuvres sociales pour aider les orphelins, les veuves et les populations qui ont un accès difficile à l’eau potable.
Le chef de l’État a symboliquement remis des cadeaux à la personne la plus âgée de Bamako, notamment un chapelet, un tapis, un bélier blanc, de la cola, une couverture et une enveloppe symbolique d’un million de Fcfa.
Il est utile de souligner que cette 26è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion est parrainée par le président du Conseil national des personnes âgées au Mali, Dahirou Diallo, et se tient sous le thème : «La solidarité, un moyen de renforcement de la paix, de la cohésion sociale et d’atténuation des effets de la Covid-19».
Le mois d’octobre est divisé en quatre semaines thématiques, consacrées respectivement aux personnes âgées, à la femme et l’enfant et aux personnes handicapées. S’y ajoute la semaine thématique de la jeunesse, de l’emploi et de l’entreprenariat.
Mohamed D. DIAWARA