22 mars 2012- 22 mars 2016. Il y a 4 ans, jour pour jour, que le capitaine Amadou Aya Sanogo ouvrait les portes de l’enfer au Mali en commettant un horrible coup d’Etat contre le Président Amadou Toumani TOURE. Dans leur tombe, les martyrs du 26 mars 1991 ont pleuré ce jour là. Car le capitaine venait d’enterrer les acquis démocratiques qu’ils ont payés de leur sang pour leur pays. Pour amener les Maliens à tirer tous les enseignements de ce triste évènement, le collectif pour la Défense de la République (CDR) a organisé, le mardi 22 mars 2016, (date marquant le quatrième anniversaire du coup d’Etat) un grand meeting au Carrefour des jeunes pour dire : «Plus jamais de coup d’Etat au Mali ». Au cours de cette rencontre, le porte-parole dudit Collectif, Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras Bath s’est dit étonné du comportement antidémocrate de certains collaborateurs des martyrs de mars 1991. Pire, il regrette que ces personnes, aujourd’hui « antidémocrates » soient « celles là même qui ont fait sortir les élèves dans la rue en mars 1991 ».
A l’entame de la conférence, le porte-parole du CDR a fait un rétrospectif du coup d’Etat du 22 mars 2012, qui, à l’en croire, a été la pire chose qui soit arrivée au Mali indépendant. Selon le conférencier, ses conséquences néfastes sont incommensurables tant au plan politique qu’économique et sécuritaire. « Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a été une opportunité pour certaines personnes de venir au pouvoir sans battre campagne », a relevé Mohamed Youssouf Bathily. Il continue sa réplique aux partisans du coup d’Etat en rappelant qu’Amadou Aya Sanogo a été aussi une condition favorable à l’occupation jihadistes du nord de notre pays. « Le coup d’Etat de mars 2012 a eu un impact négatif sur le moral des troupes sur le front », a dit le conférencier qui ajoute qu’Aya a violé tout ce qu’il reprochait à ATT. Car selon Ras Bath lors d’une rencontre avec les artistes, dont lui-même, le capitaine avait évoqué l’injustice dans l’avancement des militaires pour justifier son acte horrible.« Selon le capitaine, l’avancement était devenue la seule affaire des fils des colonels et des généraux. Mais quelques temps après, Aya a accepté lui-même d’être bombardé général en sautant des grades », a fustigé Mohamed Youssouf Bathily qui prête de l’ignorance intellectuelle à tous ceux qui font aujourd’hui l’apologie de ce coup d’Etat. « C’est Mohamed Tabouré qui, lors du coup d’Etat de Daddis Camara en Guinée, disait que quiconque trouve une justification d’un pouvoir issu d’un coup d’Etat est un antidémocrate », a rappelé Ras Bath qui s’étonne que ce soit le même Mohamed Tabouré qui « traite aujourd’hui Amadou Aya de messie ».
« Je regrette que ce soit Oumar Mariko qui a fait sortir les élèves en mars 1991 puisse soutenir le coup d’Etat. Ceux qui soutiennent le coup d’Etat du 22 mars 2012 sont des ignorants et des antidémocrates. Qu’on arrête de se foutre des Maliens. Nous devons nous servir du cas de Amadou Aya Sanogo pour faire en sorte qu’aucun militaire ne puisse, sous aucun prétexte, justifier un coup d’Etat», a conclu le conférencier.
Youssouf Z KEITA
Source : Le Républicain
