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Mohamed Salia Touré, président du CNJ-Mali : “Aucun membre de mon bureau n’a été choisi avec l’étiquette d’un parti politique… et nous avons demandé à ces politiques de ne pas s’interférer dans nos activités”

Au terme du cinquième congrès ordinaire du Conseil national de la jeunesse malienne à Bandiagara, le président sortant, Mohamed Salia Touré, a été reconduit pour un second mandat de trois ans. Son bilan et ses priorités  pour les trois prochaines années à venir sont les principaux sujets  de notre entretien avec le premier responsable de la jeunesse malienne.

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Aujourd’hui-Mali : Vous venez d’être reconduit à la tête de l’organisation faitière de la jeunesse malienne, quelles sont vos premières impressions 

Mohamed Salia Touré : c’est un sentiment de satisfaction et de fierté, de savoir que les jeunes venus de toutes les régions du Mali et du district de Bamako étaient sensibles au travail abattu. Cela est une marque de confiance et de fierté que je prends avec beaucoup d’humilité. Je comprends la frustration de certains. C’est vrai que nous avons prévu un certain nombre de choses que nous n’avons pas pu faire, mais ce n’est que partie remise car nous allons inscrire ces points dans le prochain plan d’action. Le travail qui reste à faire est immense, c’est pourquoi j’entends rassembler davantage les jeunes

Quelle sera votre priorité durant ce second mandat ?

La priorité essentielle, c’est de  consolider les acquis car ils sont nombreux.

Vous pouvez nous citer quelques-uns de ces acquis ?

Il y a la création des Espaces d’orientation jeunesse (EOJ), nous en avons créé cinq (dont un au siège du CNJ) avec l’appui de  Suisse contact et de l’Apej. Et précisément, cet espace qui se trouve au siège a accompagné plus de 600 jeunes dans la recherche de l’emploi et sur ce nombre, plus de 50 ont pu obtenir des emplois dans des entreprises. Ce sont des acquis ,des résultats probants à consolider de façon à ce qu’on puisse communiquer sur les résultats de ces cinq EOJ et de faire en sorte que d’autres partenaires puissent nous épauler en plus de Suisse contact afin d’avoir plusieurs EOJ sur le territoire national. Car les défis qui se posent  aujourd’hui à la jeunesse ont pour noms  la formation et l’emploi. Nous avons aussi obtenu des résultats dans le cadre du renforcement de la conscience civique et citoyenne, à savoir la création du ministère de la Jeunesse et de la construction citoyenne qui est un plaidoyer du CNJ-Mali. Aussi, une politique nationale de construction citoyenne a été adoptée dans laquelle politique,  nous avons un rôle central à jouer avec le Ministère pour sa mise en œuvre. Le chantier de la réconciliation et de la cohésion sociale est en cours. Dans ce cadre, nous sommes présents au niveau du Comité de suivi pour la mise en œuvre de l’Accord et au sein de la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr). C’est pourquoi, il est important pour nous de consolider ces acquis  et d’ailleurs c’est que les jeunes nous ont demandé.

Au terme de ce congrès, les membres du bureau ont été portés de 27 à 45. Qu’est ce qui explique cette profonde modification ?

Nous avons constaté qu’il y a de nos jours un grand engouement autour du CNJ-Mali. Cet état de fait peut  être expliqué par le grand travail réalisé qui a donné plus de visibilité au CNJ Mali. Les régions ont aussi manifesté leur désir dans le bureau. C’est pourquoi, les dix régions et les six communes sont représentées, tout comme les fédérations spécialisées. Il ya aussi des défis nouveaux qui n’étaient pas traités par l’ancien bureau à savoir le  changement climatique, la lutte contre l’immigration clandestine ou l’extrémisme violent….nous avons créé des secrétariats pour s’occuper de toutes ces questions. C’est pourquoi la taille du bureau a été portée de 27 à 45 membres. Les innovations, ce ne sont pas seulement la taille du bureau, il est prévu dans nos statuts la création des cellules techniques, une sorte de Cabinet composé de différents experts qui vont nous aider dans certaines tâches.

De nos jours, certains observateurs dénoncent l’immixtion des politiques dans les activités du CNJ et plus précisément lors du dernier congrès de Bandiagara. Quel est votre point de vue sur ces accusations ?

Bon, c’est vrai que nous-mêmes, nous avons demandé aux partis  politiques  lors des renouvellements des structures de base de ne pas s’interférer dans les renouvellements de nos structures. Mais ce qu’il faut savoir, dans les fédérations spécialisées du CNJ, il y a une fédération dénommée la jeunesse des partis politiques. Ces jeunes viennent sous la bannière de cette fédération et non d’une formation politique. Juste vous dire qu’il n’y a personne dans ce bureau qui est venu avec une coloration politique. Cette jeunesse des partis politiques est présente au CNJ, au même titre que l’Union des jeunes musulmans, les pionniers, ou les clubs Unesco.

Et pourtant certaines informations ont circulé lors du congrès que 18 jeunes Rpm vous ont été imposés lors de la composition du bureau ?

Je me porte en faux contre ces allégations.

Quel est votre principal motif de satisfaction pour ce congrès ?

Nous avons pu faire un congrès apaisé, malgré quelques difficultés qui ont émaillé le processus. Et nous avons pu mettre sur place un bureau consensuel. C’est vrai que tout le monde ne peut pas être dans le bureau. Il n’est dit qu’il faut être forcément au bureau pour servir la jeunesse, la tâche est immense et chacun à son niveau peu apporter sa pierre. C’est pourquoi j’invite mes camarades à l’unité car tout ce qui nous divise nous fragilise.

Quelques regrets aussi ?

Bon je dirai forcément l’événement douloureux que nous avons connu en commune 6, suite au décès de l’un de nos camarades lors du renouvellement de cette structure.

Et jusqu’à présent, nous n’avons pas pu mettre en place un bureau dans cette commune. Et nous avons tenu à rendre un vibrant hommage à notre camarade Alfousseyni Touré lors de ce congrès.

Justement, ou en sommes-nous avec l’enquête sur les circonstances du décès du jeune Touré ?

L’enquête progresse, je ne peux pas me prononcer là-dessus. La justice est en train de faire son travail pour que le ou les auteurs puissent répondre de leur acte à hauteur de leur forfait. Je profite de cette tribune pour inviter la jeunesse à bannir la violence de nos comportements. Si nous voulons que le pays avance sur la voie de la quiétude et de la paix, nous devons nous imposer par nos idées et non la violence.

  Réalisé par Kassoum THERA

Source : Aujourd’hui-Mali

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