Alors qu’ils devaient s’accorder une relâche jusqu’au mois d’avril, les parlementaires maliens rappelés à l’Hémicycle en session extraordinaire. Le Président du groupe VRD, Mody N’Diaye, se prononce sur cette convocation et sur la possibilité d’un dialogue entre l’opposition et la majorité.
Par un décret, le Président de la République a convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire jusqu’au 29 décembre. Comment cela est-il perçu ?
Cela fait partie des prérogatives du Président. Nous n’avons donc pas d’observations particulières à faire, c’est constitutionnel.
Certains y voient un passage en force du gouvernement pour la loi d’entente nationale…
Il ne saurait y avoir de passage en force. Dans les affaires qui sont inscrites à l’ordre du jour de cette session extraordinaire, elle figure bien. Dans nos délibérations, nous n’hésiterons pas, en tant que groupe politique responsable, à faire connaitre nos opinions.
Lors de la 9ème conférence nationale de l’URD, le 15 décembre, Soumaila Cissé s’est dit ouvert au dialogue. Pourquoi donc avoir refusé de recevoir le Premier ministre en novembre ?
Après la présidentielle, il y a eu une contestation politique. Aujourd’hui, s’il y a un dialogue à faire, ce doit être entre les deux finalistes de cette présidentielle. Il faut un dialogue franc entre ces protagonistes, un dialogue politique de haut niveau. Si l’idée est de trouver une solution, et c’est dans cette logique qu’IBK a tendu la main, ce ne doit pas être le Premier ministre qui va vers l’opposition. Il ne servira à rien de dialoguer avec quelqu’un qui n’a pas de mandat, qui n’est pas l’acteur principal. Politiquement, cela doit se passer entre Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita.
La contestation de l’opposition n’est-elle pas un frein au dialogue ?
Quelle que soit la nature de la contestation, et on le dit souvent, même pour régler définitivement une guerre, il faut s’asseoir et dialoguer. C’est de bon ton pour Soumaila Cissé et sa coalition, démocratiquement, de mener ces actions. Lorsque le Président de la République a tendu la main, si cela s’était concrétisé nous ne serions pas dans cette situation. Tant que nous allons rester dans cette posture, les seuls moyens légaux de contester, les marches et les meetings, ne devraient pas poser de problèmes. Au fort de la contestation contre la révision constitutionnelle, des milliers de personnes ont manifesté sans le moindre dégât. Certains nous appellent même des politiciens « trop polis ». Les problèmes ne se créent que lorsque le gouvernement veut interdire les rassemblements. Soumaila Cissé et ses partisans ont toujours dit être ouverts au dialogue, mais il faut que les insuffisances relevées trouvent leur solution. Ceux qui pensent que la situation devrait perdurer ainsi se trompent.
Journal du mali