Je voudrais rappeler et cela à été suffisamment dit dans l’exposé luminaire de l’opposition lu par l’honorable Soumaila Cissé qu’il y a deux conquêtes auxquelles les Maliens tiennent beaucoup. C’est la conquête de notre souveraineté et la conquête démocratique qui est la liberté de parole. On a refusé l’unanimisme. Et on a dit que l’esprit soit libre et la pensée et les opinions doivent être des attributs majeurs de l’individu et de tout citoyen.
Donc par conséquent, on peut dire que dans leur très grande majorité, les Maliennes et les Maliens sont attachés à ces deux conquêtes : la souveraineté et la liberté de parole. Et il faut défendre cette liberté de parole. La majorité et l’opposition sont tout à fait normales dans une démocratie. Et ceux qui s’en souviennent, on l’a déjà rappelé parce que ce n’est pas la première fois qu’il y a eu des menaces de la majorité.
On a dit et répéter que ni les injures, ni les diffamations, ni les menaces ne feront taire l’opposition. Puisqu’on dit que l’opposition ne fait pas de propositions et ne donne pas de conseils, le conseil que nous donnions à la majorité, à l’époque déjà, c’était de mieux s’organiser pour répondre à l’opposition. Les débats demandés n’ont pas été là, peut être qu’il faut qu’on s’interroge sur l’encrage de notre démocratie.
C’est tous les jours que ce combat doit se faire. Et je pense que la question posée par certains pour demander qu’est-ce qu’on est en train de voir émerger au sein d’une certaine opinion ou de l’opinion qu’on voudrait travailler, je crois qu’il est de bon ton d’admettre que dans chaque pays, même démocratique, l’essentiel, c’est que les valeurs de la démocratie ne soient pas mises de côté, mais chacun y donne un peu ses contenus et ses contours. Il est clair que chez nous ici, nous avons une vie politique qu’on peut dire apaisée. En tout cas, nous l’espérions apaiser jusqu’à présent ou on pouvait se parler, discuter, donner les points de vue en toute convivialité tout en étant ferme sur nos différentes positions politiques.
Donc, il faut que ce débat revienne et l’espace média d’état, nous le demandons et réclamons que les médias d’état jouent leur véritable rôle dans notre démocratie de la République. Faire les débats qu’il faut, que les gens se parlent. C’est la meilleure façon de dissiper tout. Critiques infondées ? d’accord, venez nous dire en quoi elles sont infondées. Je crois que ça c’est l’essentiel et nous sommes prêts à ça. Parce que quand j’entends certaines questions, certaines réflexions, j’ai dû mal à comprendre. On dirait que nous sommes attachés un peu à l’unanime.
On s’en est défait, peut être pas totalement. Quand j’entends dire l’opposition ceci, l’opposition cela, je ne sais pas ce que ça veut dire. L’opposition est plurielle. Pourquoi vous voulez que l’opposition soit unanimiste sur des questions ? Pourquoi vous voulez une démarche monolithique de l’opposition ? Aujourd’hui, nous sommes devant vous. Et tous les partis de l’opposition sont unanimes sur une question fondamentale. Nous aurions voulu que d’autres partis dits démocratiques et républicains se retrouvent là aujourd’hui. Quant il y a des divergences, nous le discutons entre nous.
Si cela peut passer au détour d’une proposition dans un communiqué, cela est possible. Mais, si cela est essentiel pour ceux qui pensent qu’ils doivent dire autrement, ils peuvent le faire. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas dans l’opposition. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’opposition ou que l’opposition est divisée. Ceux qui demandent l’unanimité de l’opposition, comme on parle du Mali et de la France, je suis sûr et certain, qu’il ne viendrait jamais à l’idée de demander au Front National d’être sur les mêmes positions que la Gauche de Mélenchon etc. Donc admettons que notre paysage politique ait des couleurs, c’est indispensable et c’est comme ça. Il y a un autre soleil qui se lève aujourd’hui.
Ce soleil, c’est merci Monsieur Tiebilé Dramé. Dans les situations les plus terribles comme au Nigeria, le peuple nigérian nous a donné une leçon de grandeur, de citoyenneté, de foi en soi et de foi en son pays. Ils disent non, c’est cette mouvance qui dépasse le Mali et dont le Mali est parti prenant. Le Mali doit être quelque part l’avant-garde parce que nous avons été à l’avant-garde de tous les combats de notre continent. Donc par conséquent, ce soleil là qui renaît, qui est en train de se rependre sur tous les réseaux que nous connaissons aujourd’hui, on ne peut pas le cacher avec la main.
Il faut faire avec. Je pense que si on fait avec, cela augure d’un meilleur avenir pour notre continent. Concernant les tracts, je ne suis pas spécialiste du sujet, mais j’ai bien écouté ce qu’a lu le président du chef de file dans le pacte international de droit civil et politique. Et il est dit que toute personne à droit à la liberté d’expression, ce droit comprend : la liberté de rechercher, de recevoir et de rependre les informations et les idées de toutes espèces sans considérations de frontières sous une forme orale, écrite ou artistique par tout autre moyen de son choix.
Source: Lerepublicainmali