Le président de l’association Iseko, «l’effort de tout un chacun» Modibo Lassana Fofana, nous a accordé une interview sur l’historique de l’association, son objectif, ses activités et perspectives. C’était le vendredi dernier au siège de l’association en Commune I du district de Bamako.
Pouvez-vous nous faire l’historique de l’association Iseko ?
D’abord le mot Iseko signifie en bambara « l’effort de tout un chacun ». En 2016, nous, jeunes cadres dans un « Grin », avons apporté volontairement notre appui à certains étudiants en difficulté pour qu’ils terminent leurs études. Dans un élan de solidarité, chacun a fait le minimum, c’est-à-dire « soutien financier, relationnel » pour voler au secours de ces jeunes sans familles véritables à Bamako. Dans cette chaîne de solidarité, nous avons pu sauver la scolarité d’un enfant en situation difficile au quartier Banconi. Puis, nous avons réglementé un axe à Fadjiguila en Commune I où les accidents étaient fréquents.
Grâce à cette volonté, nous avons pu résoudre ces différents problèmes avec nos maigres moyens. C’est ainsi que l’idée nous est venue de créer une association dénommée Iseko, un nom original. Bref, c’est dans cet élan volontariste que nous avons décidé de nous regrouper pour réfléchir, dialoguer et mettre en commun nos expériences afin de servir le pays. Car nous voulons prouver que si chacun fournit un petit effort, nous pourrons triompher des tendances séparatistes pour devenir une vraie force, une force souveraine au service des plus nécessiteux. Iseko a vu le jour en juillet 2017 pendant le mois de Ramadan où nous avons apporté à manger à nos prochains pour la rupture du jeûne. C’est donc un esprit de solidarité et de sacrifice qui nous a motivés à porter sur les fonts baptismaux cette association dont le récépissé a été obtenu en décembre 2017.
Quels sont les objectifs de l’association Iseko ?
L’association a pour objectifs de développer, protéger et entretenir les liens de solidarité, d’entraide et de cohésion entre les communautés rurales et urbaines du Mali.
Nous visons également à faciliter les concertations et le rapprochement des citoyens maliens où qu’ils se trouvent. Il s’agit de mettre en œuvre des projets et des programmes contribuant au développement de la vie sociale afin d’améliorer le panier de la ménagère. Nous avons fixé comme objectifs de l’association la défense des idéaux de justice, d’égalité, de solidarité, de travail, la tolérance, la paix, le respect de la dignité des peuples, le combat contre le sous-développement, l’amélioration des conditions de vie et la défense des droits, intérêts sociaux et moraux de ses membres et du peuple malien.
Avez-vous les moyens d’atteindre vos objectifs ?
Une très bonne question. Le premier moyen que nous avons est d’abord notre effort personnel. Nous réfléchissons ensemble, nous proposons ensemble et nous agissons ensemble. Nous comptons beaucoup sur nos propres efforts. Nous acceptons aussi les apports extérieurs qui s’inscrivent dans nos objectifs. L’essentiel est comment contribuer à bâtir le pays par l’effort de tout un chacun. Raison pour laquelle l’association est composée de jeunes cadres, professeurs d’enseignement secondaire et du supérieur, commerçants, élus, ouvriers, étudiants, fonctionnaires internationaux, etc. Je suis persuadé que si nous organisons de mieux en mieux dans un esprit de solidarité agissante, nous pourrons revendiquer nos droits et sensibiliser les gens à sortir de l’obscurantisme.
Avez-vous mené des activités déjà ?
A peine reconnue officiellement par les autorités, l’association Iseko force l’admiration par ses actions concrètes sur le terrain. Nous avons sensibilisé les jeunes sur la citoyenneté, participé à des ateliers sur le dialogue national organisés par Arga Mali. Ensuite, Iseko a participé à l’atelier de présentation des résultats d’études sur l’impact de la crise au Mali organisé par Great et Afrobaromètre, le mercredi dernier à l’hôtel Olympe. Mais avant, Iseko a pris part à des conférences-débats comme celle sur le thème « La responsabilisation des jeunes dans les grandes instances décisionnelles » pour ne citer que cela.
Pouvez-vous nous parler des perspectives ?
Dans nos plans d’actions, nous envisageons d’organiser une conférence-débats sur la citoyenneté en cette année électorale. Ensuite, nous voulons sensibiliser les jeunes à lutter contre la violence sous toutes ses formes. Nous avons aussi en projet, la formation des jeunes sur la restauration de nos valeurs historiques afin de prendre leurs destins en mains. Nous prévoyons de sensibiliser les populations sur le danger du changement climatique. Le genre a une place importante dans notre plan d’actions.
Interview réalisée par Bourama Camara
La rédaction