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Mobilisation monstre de la société civile à Bamako : Les leçons d’une marche

Au son de la musique du grand griot de l’indépendance, l’inaltérable Djéli Banzoumana Sissoko, des centaines de milliers de Bamakois ont bravé la chaleur d’un après-midi de jour ouvrable, pour battre le pavé et crié leur colère. C’était le jeudi 25 septembre dernier.

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De la Place de la Liberté au monument de l’Indépendance, sur plusieurs kilomètres, les populations de Bamako sont sorties massivement pour se faire entendre. Une fois n’est pas coutume, est-on tenté de dire.

Ainsi, au son de la musique et de chants patriotiques des grands événements, distillés par des hauts parleurs montés sur des véhicules et entrecoupés de cris de bravoure et de multiples slogans dénonçant les tentatives de partition qui planent au-dessus de leur pays, les Maliens ont exprimé, de façon civilisée et très courtoise, l’indignation et la colère qui les rongent de l’intérieur sur la situation qui prévaut dans le Nord de leur pays, objet de négociations en cours en Alger.

Plus destins à la communauté internationale qu’aux quelques égarés ayant pris les armes dans le Nord du pays, ce message doit être perçu et analysé comme le signal fort de l’appropriation que le peuple entend désormais faire du sujet.

On peut dire, sans risque de se tromper que l’indignation se mue peu à peu en une colère de plus en plus perceptible. Cependant, faut-il souligner, ici nul n’a intérêt à ce qu’elle (la colère contenue) explose véritablement. Car, en d’autres époques et circonstances pareilles, personne, ni rien n’a jamais su maîtriser l’ampleur, l’étendue et les conséquences de la déferlante qui peut en résulter.

Alors, à tous les niveaux, (gouvernement, communauté internationale, groupes armés et médiateurs) sachons raison garder ! Car, selon un adage bien de chez-nous « l’eau qui dort est pire de toutes celles dont on doit se méfier ».

En effet, à force d’accumuler les frustrations, les humiliations et autres, l’imprévisibilité de l’attitude populaire aidant, la situation pourrait devenir rapidement volatile et incendiaire.

Alors, que nul ne touche à ce que l’on a de plus cher en nous : le Mali. Celui du 22 septembre 1960, à nous légué par les illustres pères de la nation malienne. Nul n’a intérêt à vouloir, à tous prix, perturber la tranquillité de l’eau qui dort. Beaucoup pourrait s’en mordre les doigts !

Bréhima Sidibé

 

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Les sous-entendus d’une marche : Expression de ras-le-bol des Maliens

Indignation, sentiment de colère larvée, tels sont d’autres déductions que l’observateur averti pouvait faire à chaud la semaine dernière, au regard de la mobilisation et de la détermination des manifestants ayant battu le pavé dans les rues de Bamako et plusieurs localités du pays.

Combien étaient-ils au juste ? Cent mille ? Deux-cent mille ? Un million ? Les experts s’accorderont cependant sur un point : c’est la forte mobilisation réussie par la société civile malienne, initiatrice de la marche du jeudi 25 septembre dernier à Bamako et d’autres villes de l’intérieur du pays.

En plus de cette déferlante humaine, qui a bloqué la circulation sur toutes les principales artères situées dans les alentours du trajet de la marche, les messages et autres slogans véhiculés au cours de cette manifestation, étaient on ne peut plus clairs. En effet, sur les pancartes et banderoles déployées par les manifestants, on pouvait lire entre autres :

« On en a marre ! » « Trop c’est trop ! » « On est fatigué ! » « Non au fédéralisme ! » « Non à toute forme de scission ! » « Oui à une décentralisation poussée ! » « Oui à la régionalisation ! » « Non à l’autonomie ! » « Non à quelles que spécificités que ce soit ! » Autant de slogans, exprimant au mieux les uns les autres le sentiment partagé par la quasi-totalité des marcheurs.

A l’unisson donc, les Maliens se sont prononcés à la faveur d’une marche pacifique, comme jamais auparavant, sur les menaces que plusieurs forces exogènes font peser sur la souveraineté et l’intégrité de leur pays.

Rarement une marche aura mobilisé autant de monde dans les rues de Bamako, surtout un jour ouvrable. Malgré les messages, sans ambiguïté, véhiculés tout au long du parcours par les manifestants, il y a lieu d’espérer que les « dés pipés » ne soient déjà jetés à d’autres niveaux.

Au-delà de la seule manifestation, tâchons d’être extrêmement vigilants sur les attitudes, faits, gestes et actes de tous nos « amis » de la communauté internationale. C’est là, et à ce niveau plus précisément que les choses ne semblent pas tout à fait claires. Il est toujours dangereux et imprudent de réveiller l’eau qui dort, selon la sagesse africaine.

Pacifique, le peuple malien l’est de façon légendaire.

Tolérant, le peuple malien l’est foncièrement.

Hospitalier, le peuple malien l’est depuis les temps immémoriaux.

Mais, ce peuple-là aspire désormais à plus de justice, d’équité et de respect. Ainsi, peut-être résumé les tenants et aboutissants de la marche de jeudi dernier à Bamako et dans plusieurs autres localités du pays. Débout sur les remparts, les Maliens restent vigilants et stricts sur ce qui les unit au mieux au-delà de toute autre considération : le Mali, leur patrie.

Loin d’être une prétention démesurée, c’est un droit légitime que de l’exprimer et de le faire savoir, par tous moyens appropriés. Pour ce faire, d’autres actions suivront, si nécessaire !

Bréhima Sidibé

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau
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