Après son bac obtenu au Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou, la jeune pose ses valises à Bamako. Elle choisit l’école nationale d’administration et sort en septembre 1999 avec une maîtrise en Droit. Passionnée du savoir, elle s’envole en 2001 pour la Suisse. A l’Institut universitaire du développement (IUED) à Genève, elle décroche un DEA en études du Développement. Elle ne s’arrête pas là. Fatoumata Traoré s’offre aussi un DESS en développement durable à l’Université de Genève et de Lausanne.
La native de Tombouctou ne cède pas pour autant à la tentation du rêve européen et rentre au bercail pour mettre ses connaissances acquises au service de son pays. De Genève, elle atterrit directement à Nioro du Sahel où elle devient conseillère et Chef d’antenne de Helvetas-Mali.
Ainsi de décembre 2006 à juin 2008, elle s’occupe de la planification et de la réalisation des activités de renforcement de capacités des cadres de concertations (CC) dans 20 communes de la région de Kayes. La jeune dame développe les activités de leadership féminin et d’incubation des initiatives d’intercommunalité dans les cercles de Kita, Diéma et Nioro du Sahel. Elle suit et contrôle avec efficacité les activités génératrices de revenus (AGR) des organisations paysannes féminines et des infrastructures agro-pastorales dans la région.
Un saut dans le volontariat au Burundi
Après cette expérience, elle fait un saut dans le volontariat entre septembre 2008 et décembre 2009 comme Volontaire des Nations Unies au Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB). Sur place, elle a participé activement aux activités de promotion du volontarisme. De juin à décembre 2010, elle fut assistante Régionale de Projets au Centre Objectifs du Millénaire pour le Développement pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. En janvier 2011, l’ancienne élève du Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou est recrutée au Secrétariat exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (SE/HCNLS) comme Experte en Genre et Droits humains. Par la suite, elle endosse en septembre 2015 la robe du Secrétaire permanente-Cheffe de Service du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) à Bamako.
Pour redynamiser cette faitière, qui joue un rôle central dans la coordination de la diaspora malienne à l’étranger, elle imprime son style et se distingue par sa méthode rigoureuse dans le travail. L’expérience fait long feu car elle quitte au bout de quelques mois en mai 2016.
En mai 2017, l’énarque s’installe aux commandes du Secrétaire permanent de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). A cheval sur les principes de transparence, donc farouchement opposée aux petites combines de la haute administration publique malienne, la Secrétaire permanente aura de la peine à faire de cette structure ce qu’elle voulait. Sa rigueur dans la gestion des ressources financières et surtout son obsession à voir clair dans l’attribution des marchés ont été des pilules difficiles à avaler par une certaine catégorie d’agents, peu soucieux des deniers publics. Sa réputation de cadre intègre prend quelques coups sur la base des fausses accusations. Des accusations qui blessent ceux qui ne se reprochent rien. Elle quitte l’ITIE pour devenir, en mai 2018, Coordinatrice scientifique adjointe à SIPRI-CONASCIPAL. A ce titre, elle a pris une part active dans les activités de «Production d’un Livre blanc pour la paix et la sécurité au Mali».Depuis décembre 2019, elle est la Cheffe de projet Voix et leadership des femmes VLF Musoya au CECI-Mali.
Une Consultante sollicitée par plusieurs organismes
Au Mali et en Afrique, elle est sollicitée par plusieurs institutions comme l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’Alimentation (FAO), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) etc. pour mener des consultations. Consultante Internationale pour l’élaboration d’un projet genre et leadership féminin au Tchad, elle a été commise pour l’élaboration du «Profil Genre Pays» du Burundi.
Sur le plan national, on retrouve ses traces sur de nombreuses activités de consultation en audit, évaluation genre et intégration transversale du genre dans les plans et programmes de développement. Son expertise a été sollicitée par le National Democratic Institut (NDI) en qualité de Formatrice en audit genre des réformes politiques et institutionnelles des femmes leaders du Mali et du Burkina Faso. Mme Fatoumata Traoré a été Experte associée pour l’évaluation à mi-parcours du «Programme Mère-Enfant» de Danaya So. Au compte de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali. Disponible et entreprenante, elle a aussi participé à la formulation du projet PRESA-DCI au Mali en qualité de spécialiste genre et impacts sociaux. A son actif, plusieurs études et recherches réalisées sur les questions de développement et de genre au Mali et dans d’autres pays. Cette confiance de plusieurs organismes placée en elle est révélatrice de ses compétences et surtout de sa rigueur professionnelle.
Sur le plan associatif, Mme Fatoumata Traoré s’illustre depuis son jeune âge par un dynamisme débordant.
Membre du Club TV5-Mali et du Groupe Pivot-Développement social, elle a été en 2000 Présidente de l’Association de jeunes filles AFEPA et Co Fondatrice en 2003 du Réseau des femmes d’Afrique et de la Diaspora (RIFAD). Messagère du Centre UNI-Emploi Genève (2003), elle fut Trésorière de l’Association des étudiants de l’IUED de Genève. Membre de la Convention Nationale des Jeunes Juristes du Mali (CNJM) et Point focal de la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO) Sénégal en 2004, elle est membre active d’associations professionnelles sans oublier ses appuis techniques à des partis politiques.
Lauréate du concours international pour la jeunesse en mars 1999 lors du «Grand rassemblement de la jeunesse Francophone»de l’Organisation Internationale de la Francophonie, elle a été le personnage principal du documentaire «Tranche de ville Tombouctou», réalisé en mai 2000 par TV5 France et l’Office de Radio Diffusion et télévision du Mali.
Polyglotte, elle parle avec aisance le Français, l’Anglais, mais aussi le Songhaï, le Bambara et l’Arabe.
Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger