En marge d’un débat public organisé, le 28 mars 2019 à l’hôtel ElFarouk, sur le contrôle citoyen, par le Programme de Gouvernance Locale (Mali SNGP financé par l’USAID), nous avons interrogé Mme Diarra Zeynabou Ndiaye, expert- comptable et chef de la Composante 3 du projet USAID sur les activités du Programme et sur la gouvernance au Mali.
Mme Diarra Zeynabou Ndiaye, pourquoi un tel débat ?
Aujourd’hui, nous nous sommes rendu compte qu’il est toujours nécessaire que les services de contrôle du Mali expliquent mieux leurs missions à la population afin qu’elle puisse connaître la différence entre les structures de contrôle et la justice qui doit faire la partie de la bataille contre l’impunité. Vous savez que le contrôle citoyen est nécessaire et la lutte contre la corruption est une chaîne dans laquelle chacun à un rôle à jouer. La partie concernant les contrôleurs (structures de contrôle) est relative aux décisions rendues à travers des rapports et des recommandations visant à démasquer les anomalies. Mais, ces contrôleurs ne peuvent pas se substituer à la justice. Donc, il faut que la justice prenne le relais si cela est nécessaire, ou alors c’est à la hiérarchie de prendre toutes les dispositions pour des sanctions administratives.
Qu’est-ce qui vous a motivé davantage à multiplier les actions en faveur du contrôle citoyen ?
C’est d’abord une demande, sinon une recommandation du gouvernement malien. C’est le Mali même qui a initié ce projet afin de le soumettre au gouvernement américain, à travers l’USAID pour un éventuel appui financier. C’est ainsi que l’initiative a été soutenue par l’USAID. C’est pour dire que l’État du Mali a compris qu’il doit être aidé par les citoyens dans sa mission, que ses agents doivent être suivis par les citoyens pour leur permettre de travailler dans la transparence et dans la loyauté. Aussi, l’État veut que les différents services communiquent suffisamment sur leurs missions afin que les citoyens puissent comprendre de quoi il s’agit et veiller, à leur tour, à la bonne marche des services publics.
Quelque est le coût de ce projet ?
Ce projet est exécuté sur cinq ans et le coût s’élève à 11 milliards de francs CFA.
L’année passée vous avez fait une activité similaire, notamment un débat public sur la gouvernance et la lutte contre la corruption. Quel en a été l’impact ?
Oui, nous continuons ces débats. L’année passée, nous avons organisé des débats à Bamako et dans les régions. Au cours de ces rencontres, il y a eu plus d’engouement et à la fin des débats, nous avons également eu l’adhésion des organisations de la société civile. Donc, nous remarquons l’amélioration du contrôle citoyen et l’engagement des acteurs de la société civile à jouer leur pleine partition pour la réussite du processus.
Que pensez-vous de la gouvernance actuelle au Mali ?
Ecoutez, cela est une question un peu difficile. Par rapport à la gouvernance dans son ensemble, on dira de prime abord qu’il y a un certain nombre de secteurs où tout le monde est mécontent eu égard à l’impact direct que cela a sur la vie de la population et de notre armée. Donc, on est très frustré de voir que le pays est confronté à ce genre de situations. Nous comprenons également que ce sont des situations extrêmement complexes et qui sont des questions relatives à la géopolitique ou à la géostratégie, très compliquées avec l’implication du monde entier. Donc de façon générale, moi je dirais qu’il y a beaucoup de choses à améliorer dans la gouvernance actuelle au Mali.
Votre message à l’endroit des populations ?
Mon appel est que chacun travaille correctement dans son domaine. Mais, il faudrait surtout que chacun pense d’abord au Mali avant toute action et tout avantage le concernant.
Amadou Basso
Source : Ziré-Hebdo