Trois semaines après le premier tour du scrutin à l’issue duquel 20 députés ont été élus, les maliens étaient appelés le dimanche dernier aux urnes pour pourvoir les 127 sièges restants à l’Assemblée nationale. A cet effet, Caritas- Mali a déployé 200 observateurs et superviseurs dans 36 des 45 circonscriptions concernées. Le constat qui se dégage est la faible affluence des électeurs qui n’a pas été à la hauteur du 1er tour des législatives encore moins des présidentielles. Cependant, ils se réjouissent du comportement honorable des électeurs mais deux cas de fraudes ont été relevés à Faladié et Quinzambougou.
Cette mission composée de 200 observateurs et superviseurs était constituée d’étudiants et diplômés, déployés dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et le District de Bamako. Ces observateurs ont suivi de l’ouverture à la fermeture des bureaux de vote, les opérations de vote en passant par le dépouillement jusqu’à la centralisation des données.
La plate forme virtuelle sous la houlette de Gaston Goro, mise en place à l’occasion a procédé à la centralisation à temps réel des données de 589 bureaux de vote venant des équipes d’observations des 7 régions et du district.
Le dispositif institutionnel mis en place pour le scrutin comprenait trois niveaux : la coordination nationale, la coordination technique et l’observation directe effectuée par les observateurs. Selon le coordonateur Gaston Goro, dans l’ensemble, les élections ont été caractérisées par une faible participation des citoyens au scrutin. Quelques cas de fraudes ont été relevés à Faladié et à Quinzambougou.
Toute chose qui fera dire au secrétaire général de Caritas- Mali, Théodore Togo, que les résultats des 1er et 2e tours viennent rappeler la nécessité d’une relecture des textes électoraux, une redéfinition de la charte des partis politiques et la mise en place des programmes de formation et d’information, civique et d’éducation à la citoyenneté. Ce défi selon lui est d’arriver à une formation technique et humaine aboutissant à la participation citoyenne à toutes les étapes du processus électoral.
Abondant dans le même sens, le professeur Abraham Bengali, a indiqué que le gros souci se situe au niveau de la méconnaissance du processus électoral par les citoyens. » Ce n’est pas à l’approche du scrutin qu’il faut penser à sensibiliser, informer et former la population. Ce processus doit être inclus dans le système éducatif » dit-il. C’est pourquoi, Caritas a formulé des recommandations pour que l’Etat puisse créer un cadre de réflexion pour amener les citoyens à comprendre le processus de vote. A cet effet, il lance un appel aux autorités politiques et administratives pour entreprendre une réforme des textes électoraux et la mise en œuvre des programmes d’éducation à la citoyenneté. Il faut noter que l’engagement de Caritas- Mali dans l’observation du déroulement des élections sur l’ensemble du territoire trouve son fondement dans sa mission d’œuvrer pour la justice, la paix et la dignité humaine selon les enseignements de la doctrine sociale de l’église catholique.
Fatoumata M Thiam KONE
SOURCE: L’Indépendant